
Dreyfus
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 3 août 2025 10:11
- Écrit par L'invitée du dimanche

Alfred Dreyfus, polytechnicien juif alsacien, poursuit sa carrière militaire en intégrant l’école de la guerre, il se retrouve stagiaire au ministère des armées avec le grade de capitaine.
Suite à la découverte en 1894 dans la corbeille à papier, d’un bordereau adressé au colonel Schwartzkoffen, attaché militaire de l’Allemagne à Paris, ce bordereau indiquant qu’une personne donne des renseignements militaires aux Allemands, une enquête est menée par le ministère de la Guerre, on relève cinq noms possibles, on retient celui du capitaine Dreyfus car il est juif !
Il est arrêté, il passe au conseil de guerre et il est condamné pour trahison à la déportation à perpétuité au bagne en Guyane après avoir été dégradé publiquement dans la cour d’honneur de l’école militaire de Paris. Il clame son innocence…
En 1896, le colonel Picard, chef du service de contre-espionnage, découvre « le Petit bleu », télégramme de Schwartzkoffen adressé à Esterhazy.
L’étude graphologique met en évidence la similitude d’écriture entre le bordereau de 94 et d’autres écrits par Esterhazy prouvant sa culpabilité, et par conséquent innocentant Dreyfus.
Il demande alors la révision du procès à ses supérieurs, sa requête est refusée, le capitaine Henry fabrique alors un faux document mettant en cause Dreyfus.
La France est divisée entre dreyfusards et antidreyfusards, Mathieu Dreyfus publie dans la presse une lettre au ministre de la Guerre dans laquelle il accuse Esterhazy d’être l’auteur du bordereau de 1894, une enquête est ouverte, Esterhazy demande lui-même à être jugé par un tribunal militaire qui l’acquitte à l’unanimité en 1898.
Deux jours après son acquittement, Zola riposte dans l’Aurore par une lettre ouverte : « j’accuse… » Il sera poursuivi pour diffamation (condamné à 3000 Fr. d’amende et un an de prison) son procès met en lumière les dysfonctionnements de l’armée pour faux et usage de faux.
Le 2 avril 1898, le procès Zola est annulé, le colonel Henry avoue avoir fabriqué un faux document chargeant Dreyfus, arrêté, il se suicide dans sa cellule.
Les dreyfusards, à gauche, créent la ligue française de la défense des droits de l’homme et du citoyen, les antidreyfusards de droite créent la ligue de la patrie française !
En 1899, la Cour de cassation déclare recevable la demande par Émile Loubet d’une révision du procès Dreyfus qui se déroulera à Rennes.
Dreyfus est condamné à 10 ans de détention avec circonstances atténuantes, le président Loubet pour éviter les débordements politiques, le gracie le 19 septembre 1899.
Fatigué, malade, Dreyfus accepte, mais réclame toujours sa réhabilitation.
En 1900, une loi amnistie tous ceux ayant été mis en cause dans l’affaire.
En 1903, Dreyfus demande à être réhabilité, il est entendu et le 12 juillet 1906 son innocence est reconnue par la Cour de cassation, le jugement de Rennes est annulé, il est réintégré dans l’armée.
Le colonel Picard, muté en Tunisie, sera réintégré et nommé général.
Esterhazy s’exile à Londres dès la découverte du faux du capitaine Henry.
Dreyfus reste un symbole universel de l’iniquité au nom de la raison d’État, illustrant le rôle majeur de la presse et de l’opinion publique.
Il a été victime d’une crise politique majeure de la IIIe République, dans un esprit revanchard après la défaite de 1870 et l’annexion de la Lorraine et de l’Alsace, qui fait émerger une idéologie raciste et une domination antisémite portée par l’action française combattue par le bloc des gauches.
L’invitée du dimanche