
Dépit amoureux
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 29 juillet 2025 11:04
- Écrit par Claude Séné

Donald Trump n’en finit pas d’être « déçu » par les atermoiements de Vladimir Poutine. Le 14 juillet dernier, il avait donné 50 jours au dirigeant russe pour lui donner au moins un signal qui montrerait sa bonne volonté pour aller vers un accord de cessez-le-feu, sinon de négociations en vue d’une paix, mais rien n’a bougé, ni sur le front ni diplomatiquement. Au point que le président américain semble finir par se demander si le président russe n’est pas en train de le « balader ». Il serait dans ce cas le dernier à ne pas s’en être aperçu.
Il a raconté, et j’ai tendance à le croire dans ce cas précis, que même son épouse, Melania, qui ne se mêle habituellement pas des affaires de son mari, lui aurait fait remarquer, alors qu’il lui disait sa satisfaction après un échange fructueux avec son ami Vladimir, que Poutine avait fait bombarder un hôpital immédiatement après, ou même pendant leur conversation. Or, il n’est rien tant que Donald déteste que de perdre la face publiquement. Il a donc décidé de raccourcir le délai accordé à la Russie à une dizaine de jours pour mettre fin au conflit avec l’Ukraine. Ce qui nous amène aux alentours du 8 août, faute de quoi il prendrait des sanctions douanières extrêmement sévères. Il menace de surtaxer massivement les importations de pétrole russe par l’intermédiaire de pays tiers, principalement l’Inde et la Chine, avec lesquelles les négociations risquent d’être plus difficiles qu’avec les Européens. Et surtout, la détermination de Poutine est intacte, alors que Trump est considéré par les Russes comme émotif et influençable, au point de leur faire manquer la possibilité de passer un accord avantageux en position de force.
De l’avis des spécialistes, seule une aide militaire massive à l’Ukraine, et encore, serait de nature à retourner le sort de la guerre et contraindre la Russie à négocier une paix qui ne serait probablement que provisoire. La précédente tentative de contre-attaque de l’armée ukrainienne a fait long feu et la situation militaire s’est stabilisée sur une ligne de front qui avance très lentement en territoire ukrainien en faveur de la Russie. Donald Trump a beau avoir imaginé de faire financer l’aide américaine par les pays de l’OTAN désireux d’aider l’Ukraine qui lui achèteraient les armes et les munitions, le désengagement américain devient une réalité de plus en plus visible. Pour montrer son mécontentement, Donald a annoncé qu’en signe de fâcherie, il ne comptait plus appeler son homologue russe, car il n’était plus intéressé par une discussion. Voilà qui s’apparente clairement à une bouderie ou je ne m’y connais pas. Pas sûr que cela ne fasse ni chaud ni froid à l’autocrate du Kremlin, qui a tout le temps, lui qui ne s’embarrasse pas de démocratie.