
La pluie, ça mouille
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 18 juillet 2025 10:57
- Écrit par Claude Séné

Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a présenté publiquement les profonds regrets de l’État d’Israël pour la frappe qui a touché l’église de la Sainte Famille à Gaza, et qui a fait trois morts et plusieurs blessés, dont le prêtre de la paroisse, qui entretenait des relations régulières avec le pape François. Cette église est la seule qui subsiste encore dans l’enclave de Gaza. Elle abritait une petite communauté chrétienne et musulmane depuis le début de la guerre de représailles d’Israël contre le Hamas. Selon le Premier ministre israélien, il s’agirait « d’une erreur », sans que l’on sache ce qu’il entend précisément par là.
S’agit-il d’une erreur totalement imprévisible, comme le suggère son autre déclaration, selon laquelle l’armée ne vise jamais les lieux de culte, ce dont il est permis de douter, puisque Tsahal a justifié régulièrement ses frappes sur des hôpitaux par la nécessité de détruire l’ennemi qui s’y cachait en s’abritant derrière les populations civiles ? Ou bien faut-il y voir une erreur assumée, une décision volontaire, qui se révèle contre-productive et doit donc être désavouée a posteriori, comme Netanyahou l’a indiqué au président Trump ? Je pencherais pour cette deuxième hypothèse, au vu des réactions indignées de la communauté internationale, qui dépassent probablement de beaucoup celles auxquelles s’attendait le Premier ministre. Que ce soit le pape Léon XIV, « profondément attristé » et qui demande un cessez-le-feu immédiat, ou Emmanuel Macron qui a condamné fermement la frappe israélienne au nom de la France qui s’est engagée à protéger les chrétiens d’Orient, ou encore Georgia Meloni qui dénonce les attaques inacceptables contre les populations civiles, l’émotion a été vive.
Car il serait trop facile de s’en tirer en plaidant la fatalité ou la malchance. Même si l’édifice religieux n’était pas visé spécifiquement, ce qui reste à démontrer, Israël ne pouvait ignorer que des frappes « aveugles » risquaient de faire encore des victimes innocentes. Le cabinet de Netanyahou le reconnait d’ailleurs implicitement dans un communiqué, où il évoque « un tir perdu ». Les autorités israéliennes vont faire une enquête sur les faits, dont ils disent que « chaque vie innocente perdue est une tragédie ». Mieux vaut tard que jamais, mais les négociations sur la libération des derniers otages en échange de pourparlers de trêve s’enlisent tandis qu’Israël met à profit cet état de ni paix ni guerre pour se renforcer et affaiblir ses adversaires en continuant les bombardements massifs des pays voisins, que ce soit en Syrie, pour soutenir les Druzes en conflit avec l’armée du nouveau régime qui a succédé au tyran exilé, à Gaza, ou au Liban, précédemment, avec la bénédiction de Donald Trump, qui dit vouloir la paix sans rien refuser à son allié belliqueux.