Côté mensonge

C’est le côté sombre de la vérité, qu’elle soit « convaincante ou non ».

Mentir, c’est sciemment faire des assertions contraires à la vérité.

Il y a les mensonges ordinaires, le plus grave, le parjure et les mensonges politiques* ! Les motivations pour mentir sont assez claires, c’est pour favoriser son image, ou bien pour ne pas blesser, pour persuader, pour tirer un avantage, justifier un manquement, enjoliver la réalité… c’est aussi pour éviter les conflits, ou une sanction, protéger quelqu’un.

Les mensonges les plus courants sont par omission, ou par embellissement. Tous les mensonges ne se valent pas. Mais mentir est un acte quotidien et universel, et pourtant difficile à définir.

On peut reconnaître un menteur, il change de ton, il parle plus vite, il agite les mains, il cligne des yeux, il se mord les lèvres, il insiste sur sa sincérité ou son honnêteté, « je te jure que… » Il veut convaincre plus qu’informer, il change de conversation si l’on aborde un thème sensible… indices utiles lors d’interrogatoire policier !

Le mensonge s’apprend et se pratique très tôt, vers deux ans quand l’enfant pris en flagrant délit, dit « ce n’est pas moi » c’est sa vérité à lui, il est sincère, puis le mensonge devient conscient, construit, de plus en plus fréquent (les mensonges des adultes lui ont appris qu’il a le droit de mentir) par peur de se faire gronder, de déplaire, pour ne pas avoir honte, éviter la punition, se valoriser et il atteint son sommet à l’adolescence, et diminue à l’âge adulte sans jamais disparaître.

Dans les situations de fratrie, il y a beaucoup plus d’occasions de mentir, « de tricher », développant une tendance à normaliser le mensonge.

Mentir exige des aptitudes cognitives évidentes, savoir se servir de sa mémoire, pour les vérités, les mensonges qu’il a prononcés, pour ne pas lâcher le morceau ou être pris en flagrant délit, il faut être aussi capable d’inhibition.

Au-delà de l’enfance, les hommes mentent plus souvent que les femmes, six fois par jour, les mensonges les plus éventés, « je n’ai plus de batterie, je n’ai pas de réseau, il y a des embouteillages… » pour les femmes, « ce n’était pas cher », « j’ai la migraine ».

Côté psychanalyse, Freud s’intéresse aux contenus inconscients du mensonge, et dit que la libération de la parole permet au sujet de rejeter le mensonge. Plus un sujet avance dans l’analyse, moins il est capable de mentir. La vérité c’est ce qui échappe à l’oubli, oubli et mensonge s’opposent, il y a un chapitre censuré dans notre histoire occupé par un mensonge.

Pour Winnicott, le mensonge, comme le vol ou l’énurésie, est un essai de donner une signification à un sentiment de culpabilité.

Pour Lacan, le mensonge est inscrit dans la structure de l’être parlant, c’est une marque de la structure du langage, et à ce titre l’inconscient vient s’y nouer. « La vérité est inséparable des effets de langage », la vérité n’est pas la réalité.

« La vérité ne se dit pas toute, on ne la dit jamais qu’à moitié, car les mots y manquent, le mensonge fait partie de la vérité »

« La vérité ment » « le mensonge c’est du symbolique inclus dans le réel »

L'invitée du dimanche 

*Ceux-là méritent un traitement spécial