Les plumes du paon

Cette chronique devait être consacrée à la tentative désespérée d’Emmanuel Macron d’entrer au Panthéon de son vivant, en se parant du prestige de ses glorieux occupants, sachant que ses chances d’y être un jour inhumé pour l’ensemble de son œuvre sont voisines de zéro. Toute son équipe de communicants avait planché sur la question, afin de créer de toutes pièces un évènement à la hauteur de ses ambitions. C’était décidé, nous célèbrerions le 150e anniversaire de la 3e république, alors qu’il ne vous aura pas échappé que nous en sommes à la 5e et que beaucoup appellent de leurs vœux une 6e, plus démocratique.

Irresponsable !

C’est de ce cette manière que le président Macron en déplacement au Liban pour la deuxième fois après les explosions qui ont dévasté le port de Beyrouth, a qualifié le comportement du journaliste du Figaro, Georges Malbrunot, qui a dévoilé le contenu d’une confidence qu’il aurait préféré garder secrète. Que s’imaginait-il donc ? Qu’il pouvait, comme au bon vieux temps, décider de ce qui était publiable ou non ? Que les journalistes solliciteraient un « imprimatur » avant de dévoiler des propos éventuellement gênants ?

Sur tous les fronts

Y compris le défunt Front national, remplacé par le rassemblement national sans perdre une miette de son pouvoir de nuisance, dont le ministre de l’Intérieur reprend le terme d’ensauvagement, provoquant une crise ministérielle aussitôt démentie par le Premier ministre. Jean Castex affirme qu’il n’y a pas de polémique, malgré la critique frontale du garde des Sceaux, Éric Dupont-Moretti ou celle de la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, qui se souvient brusquement avoir été progressiste dans une vie antérieure, tandis que Gérald Darmanin a reçu le soutien de sa ministre déléguée, Marlène Schiappa, qui, elle, ne se souvient visiblement de rien.

Un procès pour l’Histoire

C’est finalement aujourd’hui que va s’ouvrir le procès des attentats islamistes qui ont touché la rédaction de Charlie hebdo, une policière à Montrouge et les clients d’un hypercasher à Paris en janvier 2015. Les auteurs des attentats, Amédy Coulibaly et les frères Kouachi ont été abattus par la police et la gendarmerie. Ce sont donc les personnes suspectées de leur avoir fourni de l’aide qui comparaitront, à l’exception de la compagne de Coulibaly, toujours introuvable et probablement encore vivante en Syrie, et deux complices donnés pour morts dans ce même pays.