Dimanche je vous hais !

 L’origine de cette aversion date de mon enfance, où contrainte de quitter ma famille pour rejoindre la pension pour un long mois, je restais paralysée tout l’après-midi, l’œil fixé sur l’horloge, attendant avec angoisse le moment de partir, incapable de m’intéresser à la moindre activité. Je rencontrais pour la première fois ce dilemme qui devait m’accompagner toute ma vie : comment s’accommoder d’un temps que l’on trouve à la fois trop long, qui s’égrène trop lentement, et est à la fois trop court et va trop vite ! Seule l’action me libérait.

 Adulte engagée dans la vie professionnelle, j’ai continué à détester les dimanches trop courts, car entre mon métier et mes enfants je n’avais jamais le temps de tout faire… Lundi arrivait trop vite.

 

J’ai retrouvé cette angoisse du temps suspendu, quand il a fallu prendre ma retraite, à ce moment-là, le temps du dimanche m’a paru très long en accentuant encore davantage cette impression d’être en marge de ce qui bouge… Cette impression que la vie s’arrête autour de soi engendre des inquiétudes légitimes. Il vaut mieux le dimanche ne pas avoir besoin d’un médecin, d’une pharmacie ou même d’un pot de moutarde… Je suis sûre que cette phobie est partagée par ceux qui se demandent comment occuper cette vacance, soit par solitude, soit par manque de moyens pour s’offrir des loisirs (tout le monde ne peut pas faire le tour des vides greniers, aller au cinéma, ou au pire déjeuner chez sa belle-mère ou aimer Drucker !) et je suis prête à parier qu’ils retrouvent avec soulagement, sinon le travail, au moins l’agitation rassurante de la vie.

 

… L’origine historique de ce dimanche, premier ou septième jour de la semaine selon les religions, est connue et rattachée aux rites chrétiens, juifs, musulmans. Amené dans le domaine civil par Constantin Ier en 301 qui en fit un jour de repos pour tous les êtres, libres, esclaves ou animaux (alors qu’il était déjà jour de culte du soleil d’où la survivance du nom du dimanche Sonntag, Sunday), pour des raisons économiques. Après beaucoup d’avatars selon les règnes ou les gouvernements, le dimanche est devenu officiellement en France en 1906, jour de repos obligatoire. La loi exigeait en même temps un repos de 24 heures consécutives et un travail ne devant pas dépasser six jours d’affilée, afin de protéger la santé et la vie de famille.

 

Ce rappel de la loi n’est peut-être pas inutile pour M. Macron, qui souhaite par de nouvelles dérogations augmenter les possibilités de travail du dimanche, grignotant ainsi encore un peu plus le droit des travailleurs à un répit mérité, car j’espère qu’au contraire de moi, le plus grand nombre de mes concitoyens apprécie et veut conserver ce temps libre… que je vous souhaite agréable.

 

L’invitée du dimanche

Commentaires  

#2 jacotte86 09-11-2014 11:48
ignorant, va, cela veut dire le jour du seigneur, celui où tu viens déjeuner cgez moi!!!
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#1 claude 09-11-2014 10:51
Puisqu’en français les noms des jours sont formés au moyen du suffixe di, mis pour jour (dies en latin) on doit en déduire logiquement que, de même que le lundi est le jour de la lune, mardi le jour de mars, le dimanche est le jour du manche, qu’il ne faut surtout pas jeter après la cognée. Comment ça, ça ne veut rien dire ?
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