Chère rentrée
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mercredi 5 novembre 2014 11:17
- Écrit par Claude Séné
34 500 euros hors taxes. Voilà le prix de la formation qu’Arnaud Montebourg a commencée cette semaine à l’INSEAD, un institut de management dirigé par des anciens de l’université de Harvard. Le but de cette formation d’un mois seulement : apprendre à diriger une entreprise, ce qui l’expose inévitablement aux moqueries de ceux qui critiquaient déjà son action à la tête du ministère du Redressement productif.
Lui, le champion du made in France, va donc suivre un enseignement exclusivement en anglais, basé sur les principes qu’il n’a cessé de dénoncer, ceux de la mondialisation et du libéralisme à outrance. Il n’a pas poussé la provocation jusqu’à assister aux cours en marinière et l’on peut parier qu’il sera un élève assidu et docile. Il faut dire qu’à ce prix-là, une minute d’inattention revient très chère et qu’il n’est pas question de gaspiller un savoir si précieux. Depuis son départ forcé du gouvernement, Arnaud Montebourg s’est retrouvé avec du temps libre, même si l’on tient compte de ses amours supposées avec sa collègue de la culture. Il semblerait que cela ait réactivé un projet de création d’entreprise dans le domaine de l’imagerie médicale. Pourquoi pas. Bien qu’il ait déjà un métier dans lequel il ne semble pas y avoir de chômage, celui d’avocat.
Ce qui a fait tiquer pas mal d’observateurs c’est qu’il ait demandé une bourse, même privée, pour l’aider à financer cette formation. On a du mal à percevoir la cohérence dans le parcours de cet homme, classé plutôt à la gauche du parti socialiste, mais qui ne s’est jamais vraiment désolidarisé de la majorité du parti à part son dérapage anti-Valls en août dernier. Candidat malheureux à la primaire socialiste de 2011, il n’a pas tranché formellement entre Hollande et Aubry, exprimant seulement une préférence personnelle pour le candidat arrivé en tête au premier tour, une belle leçon d’opportunisme.
Il lui faudra clarifier ses positions s’il veut être à nouveau candidat à des primaires éventuelles pour l’élection présidentielle de 2017, et aussi gommer une image aristocratique qui lui colle à la peau, et dont son mariage en 1997 avec Hortense de Labriffe, fille du comte et de la comtesse de Labriffe, était le symbole. Je crains fort que les nouveaux aristocrates en col blanc formés dans les universités américaines les plus huppées ne soient pas pour lui des modèles en ce domaine.