Inoxydable

Bientôt la rentrée scolaire, tout de suite la rentrée littéraire, et une profusion de livres de tout poil. À côté des 500 romans concourant pour les prix littéraires, une série d’ouvrages de circonstance, signés par des politiques, et parfois même écrits par eux. C’est sans doute le cas de Jack Lang qui sort « Pour une révolution scolaire » afin d’exposer ses idées sur l’Éducation, dont il fut le ministre à deux reprises. Un brûlot à charge contre sa famille politique, sur la forme en ce qui concerne l’actuelle locataire du ministère, Najat Vallaud-Belkacem, et sur le fond pour son prédécesseur, Vincent Peillon.

Quant à Benoît Hamon, il aurait réussi en quatre petits mois à saboter la réforme des rythmes scolaires. Si l’on ajoute à cela la charge contre Sarkozy et ses sbires, effectuée à juste titre à l’égard de la destruction systématique de la formation des enseignants et leur non-remplacement, une conclusion s’impose : Jack Lang est bien le meilleur d’entre tous. Comme on le sait, chaque ministre de l’Éducation, et dieu sait qu’il s’en est succédé un certain nombre, a à cœur de laisser sa trace pour la postérité en instituant une réforme qui porte son nom. Chacun a en tête les contours de la fameuse réforme Lang. Comment ça, non ? Enfin, la réforme Lang ! Toujours pas ? Maintenant que vous me le dites, chaque règle ayant son exception, j’ai un peu de mal à me rappeler en quoi elle consistait. Pourtant, je faisais partie de la famille, à l’époque. Après la bronca soulevée par son prédécesseur, Claude Allègre, qui voulait « dégraisser le mammouth », Jack Lang s’est appliqué à déminer le terrain et à ne rien faire qui pourrait fâcher qui que ce soit, avec un certain succès, il faut le reconnaitre.

Il était donc le plus qualifié pour fustiger ses petits camarades qui ont pris le risque de déplaire en engageant des réformes alors qu’on ne leur demandait rien. La méthode lui a très bien réussi également à la Culture, puisque dans l’esprit des Français, il en est toujours le ministre alors que des prête-noms s’y sont succédé sans laisser une trace mémorable. Là aussi, son bilan est flatteur puisqu’il restera à jamais l’inventeur de la fête de la musique, que le monde entier nous envie et a d’ailleurs largement copiée. Recasé à l’Institut du Monde arabe, Jack Lang a visiblement pas mal de temps libre. Il en profite pour donner son avis sur tout, en faisant ce qu’il connait le mieux : être lui-même. Acteur contrarié, à près de 77 ans, il continue à jouer le rôle de son propre personnage, inoxydable.

Commentaires  

#2 Isabelle 27-08-2016 20:37
Tiens! Moi qui en était encore au "grand n'importe quoi"! J'aime bien le "n'importe quoi du comment". Heureusement que mon blog préféré m'informe régulièrement des évolutions de la langue francaise (désolée, pas de cédille!).
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#1 jacotte 86 25-08-2016 11:12
il est très fort le bestiau car il garde un coefficient de sympathie énorme sans avoir rien révolutionné! et si il se présentait à la tête de l'état peut-être que sa stratégie de ne rien faire en ayant l'air de faire serait payante? je suis prête à voter pour lui pour voir, ça ne peut pas être pire que le n'importe quoi du moment.
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