Moyens et moyenne
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le samedi 25 octobre 2014 12:44
- Écrit par Claude Séné
La modulation des Allocations familiales en fonction des revenus a été adoptée par l’Assemblée nationale malgré l’opposition de diverses formations politiques et l’abstention de certains députés socialistes « frondeurs ». Les opposants ne sont pas tous sur la même ligne. Pour certains, c’est le principe même de l’universalité qui est en cause. Pour d’autres, c’est plus nuancé.
Le débat n’a pas échappé à certaines outrances comme celles de cette députée de l’opposition qui n’a pas hésité à prétendre que le gouvernement allait créer des enfants de riches et des enfants de pauvres au travers d’une mesure discriminatoire. Elle doit habiter au pays des Bisounours pour ne pas avoir remarqué que cette inégalité existait déjà, sans que l’on ait pris de mesure spécifique pour cela. Au nom de l’égalité, il me semble que la redistribution ne peut pas être écartée a priori, quand on voit à quel point les disparités se sont accentuées dans notre société.
D’autres font observer que cette mesure répond uniquement à une volonté de faire des économies pour boucler un budget dont les enjeux principaux sont ailleurs. Ce n’est pas faux. Si les temps étaient moins durs, si ce n’était pas une question de moyens, la question aurait sans doute été posée différemment. Il reste que la conjoncture est ce qu’elle est et que le déficit de la sécurité sociale est structurel et durable. S’il y a eu un temps, reculé, je l’admets, où la branche famille permettait de renflouer la branche santé, il semble définitivement révolu. Il ne me parait donc pas exorbitant de demander un effort aux familles disposant de revenus confortables.
Cela m’a permis aussi de prendre conscience qu’aux yeux de la droite, un revenu de 6000 à 8000 euros et plus ne constituait pas un signe extérieur de richesse puisqu’elle accuse le gouvernement d’étrangler les classes moyennes. Moi qui croyais naïvement que j’en faisais partie, dans la mesure où je boucle mes fins de mois en vivant sinon dans l’aisance, du moins sans tirer le diable par la queue, je m’aperçois que je suis très loin du compte. D’un autre côté, je ne suis pas fâché de me rapprocher de mes origines et de me sentir solidaire de ceux qui gagnent moins que la fameuse moyenne.
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