Petits mezze

Mezze : nom masculin pluriel, assortiment de hors-d’œuvre habituellement servis froids, spécialité des pays de la Méditerranée orientale. Voici donc quelques brèves qui n’ont pas trouvé leur place dans les chroniques précédentes, avant que l’actualité galopante ne les remise aux oubliettes de l’histoire. Et l’on commence par le remake d’un film de 1998, en ces temps de festival de Cannes : « Jeanne et le garçon formidable » avec dans le rôle-titre le ministre de l’Économie, en toute modestie, qui penserait déjà à Marianne, mais chut ! il ne faut pas le dire. Le tournage s’est déroulé à Orléans le 1er mai, sortie prévue en 2017.

Et nous continuons avec un autre film, « La poursuite impitoyable », qui voit l’ancien ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, reprendre le rôle de Marlon Brando avec une certaine réussite et une assurance indéniable. Coursé par les douaniers à 170 km/h sur une portion d’autoroute limitée à 110, c’est lui qui se plaint auprès du préfet du traitement qui lui a été réservé. En effet, les fonctionnaires, n’ayant pas le pouvoir de lui infliger une amende salée ni de lui retirer son permis ou la moitié de ses points, lui ont nonobstant fait la morale, une attitude insupportable pour ce proche de Sarkozy.

Pour la troisième séance, le titre s’impose de lui-même : il s’agit de Carlos, le célèbre ennemi public numéro 1. Il y a en France un Carlos qui gagne 15 millions d’Euros par an en travaillant à mi-temps chez Renault et l’autre moitié chez Nissan. Le malheureux va sans doute devoir passer aux trois-huit puisque son groupe vient de prendre une participation massive chez un autre constructeur japonais en difficulté, Mitsubishi. Ce surcroit de travail devrait bien rapporter encore 7 ou 8 millions à Carlos Ghosn, à l’appétit décidément insatiable.

Je finirai avec deux vieux films dans lesquels a joué Jean Gabin, en lien avec l’institution judiciaire, « La vérité » et « Les misérables ». Devant la cour d’assises d’Évry s’ouvre le procès d’un proche de Serge Dassault pour tentative d’assassinat. Bien qu’à l’évidence cette affaire soit liée aux achats de votes et aux luttes pour se partager le pactole déversé par l’ancien maire de Corbeil-Essonnes, ni lui ni son successeur ne seront présents aux audiences, ayant décliné l’invitation à témoigner pour des raisons d’emploi du temps ou de santé. Pendant ce temps, le verdict est tombé pour ce jeune SDF de 18 ans, condamné à deux mois de prison ferme pour s’être introduit dans une villa et, poussé par la faim, y avoir dérobé du riz, des pâtes et une boîte de sardines.