Une résistible ascension
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le jeudi 5 mai 2016 10:48
- Écrit par Claude Séné
Loin de moi l’idée de comparer Nicolas Sarkozy à Arturo Ui, le personnage de Bertold Brecht inspiré directement d’Adolf Hitler, mais la coïncidence de l’actualité de ce jeudi traditionnellement réservé à la commémoration de la montée supposée au paradis du fils de Dieu après sa résurrection et les petites manœuvres du président des Républicains est, pour moi, irrésistible. Bien que, dans le cas de Sarkozy, la comparaison qui s’impose, s’il arrive à ses fins, serait l’image de la reconquête. Une épopée qui retrace la lutte des chrétiens espagnols pour reprendre le contrôle de leur territoire soumis par les Maures.
Tout avait pourtant bien commencé. Nicolas, tel le Cid campeador, avait pris le parti comme Rodrigue s’était emparé de Valence, presque sans coup férir. Malheureusement, ce qui ne devait être qu’un sentier champêtre semé de lys et de roses s’est transformé en véritable chemin de croix. Au lieu de se consacrer à sa véritable passion : la récolte de subsides pour nourrir sa petite famille au travers de conférences grassement rémunérées avant de se détendre en assistant à un match du PSG avec son ami Qatari, Nicolas doit distraire une partie de son temps précieux à faire campagne en vue de se faire désigner comme champion de son camp pour les élections présidentielles. Malgré ses efforts méritoires et la reprise de son one man show en tournée dans toute la France avec des blagues concoctées par des gagmen professionnels, les sondages continuent à le donner perdant contre Juppé, dont il espère l’effondrement.
Alors qu’il n’est encore pas déclaré officiellement candidat, Sarkozy sait que le temps presse et il a décidé de mettre toutes les chances de son côté en profitant au maximum de sa position de président du parti. D’abord en modifiant les règles du jeu afin d’éliminer le plus possible de « petits » candidats qui pourraient peiner à rassembler les parrainages exigés. Et tout récemment, il a imaginé de restreindre le poids du vote des Français de l’étranger en leur imposant un vote papier impliquant un déplacement physique alors que le principe du vote électronique avait été acté dans la charte organisant la primaire de la droite et du centre. Le coup tordu a été dénoncé par ses concurrents et la haute autorité chargée de la régularité des opérations électorales s’est prononcée contre Sarkozy en jugeant ingérable un vote papier pour le million 200 000 expatriés susceptibles de prendre part au scrutin. Décidément, les temps ont changé, l’ascenseur semble bel et bien en panne et les escaliers sont bien éprouvants pour de si petites jambes.
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