Le monde à l’envers
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mercredi 4 mai 2016 10:40
- Écrit par Claude Séné
Serions-nous en train de vivre une révolution copernicienne ? vous savez, un changement radical de point de vue comme celui de Copernic au 16e siècle, qui bâtit un système de représentation du monde sur la place prépondérante du soleil alors que la théorie communément admise plaçait la terre au centre de l’univers. J’ai eu l’impression de vivre ce renversement l’autre jour en entendant une question surréaliste d’un journaliste s’adressant à un adversaire de la loi sur le travail présentée par le gouvernement. Il lui demandait en quoi le retrait de la loi permettrait de faire diminuer le chômage.
Jusqu’à preuve du contraire, ce serait plutôt au rédacteur du texte d’apporter les éléments qui plaident en sa faveur, que je sache. Je n’ai pas noté que la réforme du Code du travail ait été réclamée à cors et à cris par la vox populi ni même par celle des dieux. La meilleure preuve en est qu’elle est aujourd’hui rejetée par les trois quarts de l’opinion, que la pétition lancée contre elle sur Internet a eu un vif succès et que de nombreux opposants continuent à descendre dans la rue pour demander son retrait pur et simple. À part quelques économistes partisans, personne ne peut comprendre en quoi licencier plus facilement peut faire baisser le chômage. Ce que l’on imagine bien, par contre, c’est que la répartition des emplois va se déséquilibrer au profit des postes précaires et mal payés. Ce qui pousse à embaucher, c’est bien connu, c’est le carnet de commandes.
Autre signe des temps, le gouvernement reproche aux contestataires qui manifestent contre cette loi et à ceux qui ont lancé une vaste réflexion et un débat public sur la place de la République de ne pas être capables d’empêcher les casseurs de s’en prendre aux commerces, au mobilier urbain et aux CRS. Pire encore, il laisse planer un doute sur la détermination des organisateurs à condamner la violence. À l’évidence, les débordements de ces quelques acharnés ne font que nuire au mouvement et à l’expression de ses revendications. Et ce seraient quelques gros bras uniquement armés de leur brassard qui devraient faire le travail des forces de l’ordre ? Tout laisse à penser au contraire que le gouvernement joue le pourrissement pour discréditer les contestataires, en n’intervenant pas dès le début de ces actes de violence et en ne ciblant pas plus précisément les fauteurs de trouble. C’est un jeu dangereux, comme en témoigne la perte d’un œil de ce jeune manifestant à Rennes, et le pouvoir pourrait bien le regretter.
Commentaires
ça dégénère par une volonté délibérée(Alexandre Langlois,secréaire général de la CGT police)