Une année sans fin
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le jeudi 7 janvier 2016 10:32
- Écrit par Claude Séné
Vous le savez, je ne suis pas un fan des commémorations. D’autant que la France s’en est fait une spécialité, en célébrant les jours anniversaires de tout et souvent n’importe quoi. Je ferai toutefois une exception en ce qui concerne le 7 janvier, aujourd’hui donc, tant l’assassinat sauvage des dessinateurs de Charlie hebdo me parait avoir marqué la fin d’une époque, un peu à la façon dont les attentats des Twin Towers le 11 septembre 2001 ont retenti aux États-Unis et dans le monde entier. De même que les Américains ont pris conscience que leur territoire n’était plus un sanctuaire, les Français ont réalisé que leur culture était menacée, que la guerre s’était déplacée des confins jusqu’à chez nous et que personne ne pouvait être en totale sécurité.
Une impression qui s’est renforcée avec les attentats du 13 novembre, qui ont démontré que les mesures de précaution qui avaient été prises ne permettaient pas de garantir que de tels évènements ne pouvaient pas se reproduire. Comme dans le film de Harold Ramis, un jour sans fin, où le journaliste revit tous les matins le jour de la marmotte, nous assistons, impuissants, à la répétition d’actes de barbarie, perpétrés par des combattants déterminés, au nom d’un Islam dévoyé. Le nombre de cibles potentielles, rapporté aux effectifs de police, de gendarmerie et même de l’armée, est tel qu’il est impossible de protéger la totalité des personnes et des lieux susceptibles d’être visés. Une seule possibilité subsiste, celle de l’intelligence, au sens de la réflexion et au sens du renseignement. Un certain nombre de projets criminels ont ainsi été déjoués, mais la France a pris du retard dans ce domaine, quand un certain Nicolas Sarkozy a décidé de la suppression des Renseignements généraux en 2008.
Le triste anniversaire de la tuerie du 7 janvier aura eu le mérite de permettre de faire le point sur l’état de l’enquête. On sait mieux ce qui s’est produit et l’on mesure davantage les différences avec les attentats de la fin 2015. Les frères Kouachi et, dans une certaine mesure, Amedy Coulibaly avaient préparé leur fuite, même s’ils ont commis beaucoup d’erreurs, et ont fini par mourir les armes à la main en essayant de faire le plus de victimes possible chez les forces de l’ordre. Les assassins du Bataclan, eux, étaient des kamikazes, pour la plupart d’entre eux. Devant ce fanatisme, les arguties sur la déchéance de nationalité semblent bien dérisoires.
Commentaires
essaient d'analyser ce qui arrive :celles d'hier soir sur la 5:engrenage,la France face au terrorisme et c'est dans l'air ont eu ce mérite