La barbe !
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 8 janvier 2016 10:52
- Écrit par Claude Séné
Le premier conseil des ministres de l’année 2016 a été marqué par un évènement de première importance : le nouveau look du ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, qui arborait une barbe naissante, objet de l’attention de tous les médias. À ma connaissance, personne n’a osé lui poser directement la question qui brûle toutes les lèvres : pourquoi cette barbe ? Même l’impertinent Cyrille Eldin, qui claque la bise aux femmes politiques et tape dans le dos de la gent masculine, ne s’est pas risqué à l’exercice. Pourtant, est-ce un indice, il présentait un visage ombré par plus qu’un léger duvet, prémisse d’une pilosité apparente.
Serait-ce la nouvelle tendance de la rentrée et quelle est sa signification ? Le poil, banni de la décennie précédente, ferait-il son grand retour ? En serait-il fini des visages et des corps parfaitement glabres, dépourvus de la moindre pilosité où pas un poilichon ne doit dépasser ? Ou s’agit-il d’un acte purement personnel, destiné à démontrer la virilité de son auteur, comme un adolescent accédant enfin à l’âge adulte, une façon de gommer le caractère immature du visage de ce très jeune ministre qui se conduit parfois il est vrai comme un enfant gâté ? Attention, il y a barbe et barbe. Celle du ministre de l’Économie est du type barbe de trois jours, popularisée en son temps par Serge Gainsbourg, qui lui permettait de promouvoir une marque de rasoir quand il l’abandonnait provisoirement. Nicolas Sarkozy s’y est essayé à la rentrée des vacances de l’été dernier, histoire de donner une image décontractée et proche des gens, probablement, mais il y a assez vite renoncé, car cela lui donnait plutôt l’air de sortir d’un long séjour à l’ombre.
Une hypothèse semble devoir être écartée définitivement, c’est qu’Emmanuel Macron se soit décidé à observer les préceptes musulmans, selon lesquels le port de la barbe serait le signe évident de la différenciation des sexes et que le prophète aurait interdit de raser. Il n’est pas plus crédible que ce soit pour circuler dans les territoires contrôlés par Daech sans être interpellé par les brigades des bonnes mœurs. Il reste une possibilité, qui fait suite aux nombreuses spéculations sur le rôle qu’il pourrait être amené à jouer dans un avenir plus ou moins proche, ce serait de couper court à toute question sur ses éventuelles ambitions présidentielles, qu’il a pris soin de démentir mollement, en évitant de penser à quoi que ce soit en se rasant.