Un mort chasse l’autre

Désolé d’être aussi morbide en ce début d’année, mais ce n’est pas moi qui décide de l’actualité. À peine avions-nous eu le temps de digérer le décès de Michel Delpech que nous apprenions celui de Michel Galabru. Je n’ai pas pour habitude de commenter systématiquement ce genre d’évènement, un peu par respect pour les proches des personnes disparues, un peu par la difficulté d’établir une hiérarchie entre tous ces défunts. Après tout, des personnes meurent tous les jours, et c’est toujours un évènement important pour ceux qui les connaissaient de près.

 

Alors, pourquoi l’opinion publique est-elle touchée par la mort de tel ou tel personnage ? Quelle proximité se découvre-t-elle avec cette personne, dont parfois elle semblait ne plus se soucier depuis fort longtemps ? J’ai été, je l’avoue, assez surpris de l’hommage unanime réservé à Michel Delpech, un chanteur honorable certes, qui a connu son heure de gloire il y a maintenant pas mal de temps avec des chansonnettes plutôt simples, des textes qui traitaient de sujets du quotidien, des mélodies faciles à retenir, une voix de crooner à la française, sans grande originalité, ce que l’on appellerait en franglais de l’easy listening, avec du charme, certes, mais sans véritable génie. Rien de comparable avec des monstres sacrés tels que les 3 B, Brassens, Brel ou Barbara, ni même le vieux Léo ou encore Ferrat, et j’en oublie. En réécoutant Laurette, ou les divorcés, j’ai l’impression de me replonger dans ces années-là, celles de la jeunesse et de l’insouciance. Vous savez, le fameux bon vieux temps, qui n’était pas si fameux, mais où nous étions plus jeunes.

Par comparaison, Michel Galabru ne me parait pas avoir été reconnu à sa juste valeur. Chacun a souligné le nombre impressionnant de films destinés à payer ses impôts dont la valeur n’était qu’alimentaire, y compris la série des gendarmes, dont on n’a jamais fait grief à de Funès avec qui il partageait la vedette. C’est peut-être au fond la reconnaissance suprême. Tout le monde sentait bien que le talent de Galabru était immense comme il l’a démontré dans de trop rares occasions, et l’on était peiné de le voir se galvauder dans des nanars peu glorieux. Un exemple me revient en tête, c’est sa participation au film de Dany Boon, « bienvenue chez les ch’tis », par ailleurs succès populaire plutôt surfait. Sa prestation se limite à une scène, qui aurait pu être coupée au montage, mais qui restera culte.

Qu’ils reposent en paix, et les autres Michel, faites bien attention à vous.

Commentaires  

#1 jacotte 86 05-01-2016 11:50
comme l'ont si bien fait catherine et Liliane, on leur rend hommage à tous les deux ensemble "adieu les galapech" pour un flirtcronchon...
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