Paix sur la terre
- Détails
- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 25 décembre 2015 10:28
- Écrit par Claude Séné
Le message de Noël aura, cette année encore, bien du mal à se frayer un chemin au travers des évènements violents qui secouent la planète. La colombe a dû apprendre à voler tant bien que mal en zigzaguant pour éviter obus et shrapnells. La guerre en Syrie et en Irak continue de plus belle, cependant que Daech envisage de l’exporter en Libye. L’Europe, qui a réussi à éviter le retour des grandes confrontations mondiales, mais n’a pas su empêcher les conflits régionaux en ex-Yougoslavie, se retrouve confrontée au fléau du terrorisme, et sans doute durablement. On cherche en vain les hommes de bonne volonté, bien désarmés devant les extrémistes de tout poil.
Au moment où nous faisons bombance pour célébrer un mythe dont la plupart des gens ont oublié la signification, ayons une pensée pour ceux qui n’ont pas cette chance et en particulier ceux qui ont été jetés sur les routes de l’exil à cause de la guerre. Comme on le sait, les pays européens sont supposés en accueillir un certain nombre en fonction de leur richesse et de leurs capacités. Nous sommes loin d’être exemplaires, mais il semble que certains états remplissent encore moins que nous leur devoir d’élémentaire humanité.
Si William Shakespeare réécrivait Hamlet, il pourrait placer sans difficulté la célèbre réplique : « il y a quelque chose de pourri au Royaume du Danemark ». En effet, les réglementations concernant les réfugiés sont encore plus restrictives que les nôtres grâce au poids des formations d’extrême droite sur la politique de la nation. Cela ne leur semblait pas encore suffisant, aussi le gouvernement envisage de saisir les possessions des immigrants afin de financer leur « accueil », si l’on peut encore l’appeler ainsi. C’est ainsi que les bijoux ou l’argent liquide en leur possession pourraient être confisqués, avec l’espoir secret de dissuader les candidats de venir trouver refuge au Danemark. Voilà qui devrait nous faire méditer sur les conséquences d’une éventuelle accession au pouvoir du Front national en France.
Un évêque avant-gardiste a reconstitué le parcours de la Sainte Famille, de nos jours, en Palestine, en utilisant Twitter. Pour aller jusqu’au bout de cette intéressante idée, il faudrait retracer le voyage d’une famille syrienne, confrontée à des obstacles encore plus grands, à des périls encore plus pressants et qui aboutirait au Danemark ou en France, rejetée par de bons chrétiens, pressés de se rendre à la messe de Noël célébrer une paix hypothétique.