Le vilain canard
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mercredi 9 décembre 2015 10:22
- Écrit par Claude Séné
Il s’agit bien entendu de Donald. Pas le personnage plutôt sympathique de Walt Disney, malgré un caractère assez grincheux et colérique, mais bien du milliardaire américain qui se présente aux suffrages de ses amis républicains et qui aspire à diriger son pays et une bonne partie de la planète. Sa dernière trouvaille, vous en avez forcément entendu parler, serait d’interdire l’accès au sol américain à tous les musulmans, ce qui lui vaut la réprobation générale des pays civilisés, mais contribue à asseoir une popularité dans son camp proprement sidérante.
Plus le candidat républicain sort d’énormités, plus il grimpe dans les sondages. Les « red necks », les bouseux qui forment le gros des bataillons réactionnaires de l’Amérique profonde, se sentent confortés par ce franc-parler, dont le contenu peut-être tout et son contraire. C’est bien simple, on a l’impression qu’il applique à la lettre les préceptes de certains politiques français qui se promettaient de n’avoir aucun tabou. Donald Trump, si l’on adopte la terminologie freudienne, n’a pas de surmoi, il est régi exclusivement par ses pulsions, il dit ce qu’il pense, à défaut de penser tout court. Et ça marche. On se surprend à penser qu’il pourrait tout à fait devenir président, si les groupes d’influence qui font et défont les élections aux États-Unis jugent qu’il n’est pas plus incompétent que Georges « dabeulyou » Bush, et que contrairement à Gérald Ford, il est capable d’accomplir l’exploit de marcher tout en mâchant du chewing-gum sans se casser la figure.
Si nous devions suivre ses « idées » en France, nous nous heurterions à une première difficulté. Les statistiques ethniques et religieuses sont interdites dans notre pays. Ceux qui réclament leur autorisation seraient bien inspirés d’y réfléchir à deux fois en voyant ce que l’artiste capillaire américain se propose d’en faire. Nous serions donc amenés à demander une déclaration sur l’honneur aux aspirants voyageurs, certifiant qu’ils ne sont pas musulmans. Un peu comme la question posée aux arrivants sur le sol américain sur leur intention éventuelle de nuire aux États-Unis. Une précaution à laquelle nous n’avions pas pensé pour empêcher les attentats qui ont frappé la France cette année. Il est vrai, qu’ici, comme là-bas, les ennemis sont déjà à l’intérieur, et que ni les déclarations sur l’honneur ni les restrictions d’entrée sur le territoire n’auraient permis d’empêcher les tueries comme celle de San Bernardino ou de Paris. N’en déplaise au gros canard.
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une nouvelle équipe au pouvoir