Pourriels

Autant je n’ai pas adopté le terme québécois de courriel pour m’en tenir au franglais de mail ou d’email, autant je trouve que le mot pourriel est une trouvaille à la hauteur de la nuisance de l’objet qu’il désigne. Vous savez, ce sont ces messages électroniques que vous n’avez jamais demandé à recevoir, qui atterrissent dans le meilleur des cas dans une boite de votre messagerie dite des « indésirables » ou quelquefois anti spam. J’ai l’habitude de vider régulièrement cette boite après avoir vérifié sommairement les objets qu’elle contient, au cas où un message légitime s’y serait retrouvé par erreur.

Depuis que l’idée de cette chronique m’est venue hier, pas moins de 60 messages non désirés s’y sont accumulés, ce qui n’a rien d’étonnant puisqu’on considère que 90 à 97 % du courrier électronique rentre dans cette catégorie du spam. Aux plus beaux jours de son activité, Bill Gates en recevait quotidiennement 4 millions, qu’une armée de secrétaires devait trier pour lui en délivrer une dizaine. On le sait peu, le terme de spam est à l’origine une marque commerciale fabriquée par la contraction de spicy (épicé) et de ham (jambon) et désignait de la viande en boite, un peu comme le corned-beef, surnommé en France le « singe ». On doit le détournement de son sens aux Monty Python qui l’ont utilisé dans un sketch en le répétant sur tous les tons, interminablement, en faisant le symbole d’un message sans signification.

Alors, voyons un peu la moisson du jour. Plus de « médicaments » destinés à stimuler la virilité depuis déjà pas mal de temps, mais toujours des sites de rencontre, pour trouver des femmes rondes, cette fois. Pour cela, il vaut mieux être bien assuré et on peut se rendre en avion ou acheter une auto pour une destination de rêve. À moins que j’attende une meilleure retraite en dégustant un bon vin. Il faudrait que je consulte mon horoscope. Si les fins de mois sont trop justes, un petit emprunt entre particuliers y pourvoira, mais si j’ai des liquidités je songerai à investir dans la pierre, en Corse, tiens. À part ça, j’ai pas mal d’offres intéressantes. Tous ces cadeaux, ces offres de bienvenue, ces bons d’achat… sans compter les propositions sentimentales ou même plus directes parfois. C’est bien simple, on ne sait plus quoi choisir, tant tout ça a l’air bien. Dire qu’il suffirait que les gens arrêtent de les acheter pour que ça ne se vende pas !

Commentaires  

#1 Isabelle 25-11-2015 11:43
Depuis un certain temps, il existe des spams si pervers qu'ils se déguisent pour nous "faire acroire" qu'ils ont été envoyés depuis l'adresse d'une personne que l'on connaît. Very tricky!
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