Les sales gosses

Décidément, le football n’a pas bonne presse ces derniers temps. Du côté des dirigeants, le déboulonnage du tout puissant président de la FIFA, Sepp Blatter, ne se passe pas sans dommages collatéraux, dans lesquels la réputation d’intégrité du français Michel Platini pourrait bien sombrer corps et biens, cependant que des soupçons de corruption pèsent sur plusieurs fédérations. Du côté des joueurs, l’affaire dite de la sextape de Mathieu Valbuena n’a pas pu vous échapper même si vous vous fichez du foot et de la vie privée des footballeurs comme de vos premiers biberons.

Il faut dire que l’on sort du domaine sportif pour rentrer dans celui des faits divers avec la garde à vue et la mise en examen d’un autre joueur, lui aussi international français, soupçonné d’avoir joué un rôle dans la tentative de chantage en échange de la non-divulgation d’une vidéo intime. Karim Benzema se dit innocent et il doit être présumé comme tel jusqu’à preuve du contraire. Ce qui est gênant, c’est que sa conduite en dehors des terrains est loin d’être exemplaire, et ce n’est pas une image. Flashé à 216 km/h sur le périph » de Madrid, il n’a jamais fait les démarches pour récupérer son permis, ce qui ne l’a pas empêché de continuer à prendre le volant de sa Rolls Royce et de se faire prendre à deux reprises. Il a été relaxé dans l’affaire Zahia, du nom d’une « escorte » mineure et des membres de son entourage ont fait le coup de poing avec des journalistes.

Sans excuser les dérapages de certains footballeurs, les sommes vertigineuses qui les entourent peuvent expliquer les écarts de conduite et le sentiment de toute-puissance qui semble les habiter. Karim Benzema est le joueur français le mieux payé et fait partie du top 20 avec 17 millions de revenu annuel. Il est encore loin d’un Messi qui perçoit 65 millions par an et même d’un Zlatan qui touche lui « seulement » 21,5 millions annuels. Quand on sait que les carrières de footballeur professionnel commencent de plus en plus tôt, on comprend que l’entourage joue un rôle déterminant pour faire en sorte que le joueur garde les pieds sur terre. Songez qu’à 15 ans Hatem Ben Arfa touchait déjà 70 000 euros par mois et une prime de 600 000 euros pour son premier contrat professionnel et s’estimait lésé par la transaction !