En toute objectivité ?

Objectivité, ce qui représente fidèlement un objet sensible, et aussi la qualité de ce qui est impartial, qui est conforme à la réalité décrite avec exactitude. Quelques synonymes: neutralité, justesse, équité…

Peut-on être 100 % neutre ? On évalue, on juge quelque chose ou quelqu’un en fonction de facteurs personnels tels que les expériences, les impressions, nos préjugés, notre affectivité, cette dernière étant une projection d’une valeur émotionnelle sur une chose par nature neutre, notre objectivité est biaisée par l’humeur du moment.

L’être humain par définition est égoïste et rationnel, il a donc tendance à projeter sur le monde objectif un monde subjectif. Un total détachement semble le corollaire de l’objectivité, l’attachement créant son contraire la subjectivité qui se rapporte à des opinions, à des jugements influencés par des facteurs personnels.

On ne peut jamais être totalement objectif, on voit tout par notre prisme culturel, et l’on ne peut se détacher des sujets qui tiennent à cœur, l’ego trouvera toujours des arguments pour avoir raison de la subjectivité des autres.

L’objectivité est moins que la réalité, car la réalité dépeint la vie qui est expérience et ressenti, l’objectivité nous retire ce qui fait que l’on est unique dans nos émotions et nos sentiments.

Objectivité et subjectivité ne peuvent exister l’une sans l’autre. L’objectivité désigne ce sur quoi tous les individus s’accordent, par une illusoire réalité universelle, représentation fidèle des faits conformes à la réalité, la subjectivité désigne au contraire tout ce qui est de l’ordre de la perception, de l’idée, qui ne vaut que pour un individu.

L’objectivité est une norme des sciences du réel, elle requiert une impartialité qui est le propre du savant, elle interdit tout parti pris moral, politique, idéologique. Il y a l’élaboration d’énoncés faisant l’accord, ce sont les faits reçus par « les travailleurs de la preuve », avec des règles draconiennes. Les phénomènes sont observés par des méthodes indépendantes de la subjectivité de l’observateur, l’interprétation se fait sans jugement de valeur sur le caractère souhaitable ou désirable de tel ou tel résultat, on ne se préoccupe pas de son caractère bon ou mauvais.

L’objectivité, scientifiquement, ce tout ce qui est, est le résultat d’une causalité non intentionnelle. Exemple : l’oiseau vole, car il a des ailes, et non l’oiseau a des ailes pour voler.

 Si certains savants confondent science et idéologie, « la règle du jeu de la cité scientifique », c’est qu’ils finissent toujours par être démasqués.

L’objectivité serait-elle la perfection ? Ou tout est-il interprétation ?

Il est des situations qui exigent de l’approcher au plus près, c’est le cas pour tous ceux qui font partie d’un jury, de justice par exemple et qui doivent trancher. Ceux-là doivent chercher à comprendre les différents aspects d’une situation, accepter de voir les faits selon d’autres points de vue, prendre un recul suffisant pour se sortir de ses propres déformations. Leur décision sera lourde de conséquences. Pour y avoir été confrontée, faisant partie de jurys d’examen, sa recherche est tout sauf confortable, et le verdict tient toujours dans la formule magique « en votre âme et conscience » pour composer avec ce qui reste un paradoxe, la propre définition de l’objectivité, impartialité, neutralité, n’est pas neutre c’est déjà un parti pris !

L’invitée du dimanche