Passé antérieur

Pour mémoire, la loi Debré de 1959 établit un rapport entre l’État et les établissements privés, ceux-ci bénéficieront d’une subvention publique s’ils acceptent un contrat appliquant les mêmes programmes, les enseignants seront rémunérés par l’État.

Cette loi ranime la guerre public-privé. 1963, petite commune de Loire-Atlantique de 800 habitants, deux écoles, une privée catholique, de 4 classes, et une publique de trois classes. (Mêmes rapports en 2024)

La municipalité de droite rechigne à entretenir les locaux et à fournir les moyens matériels nécessaires à l’école publique, son fonctionnement tient grâce à l’aide apportée par le comité de vigilance du SNI, avec un système de partage des écoles « riches », donnant leur excédent de manuels et papèterie aux écoles nécessiteuses. C’est une petite guerre larvée dans le village, il y a l’épicerie laïque et l’épicerie catholique… sans commentaires.

Passé simple

De 1963 à 2024, pas moins de 85 ministres et secrétaires d’État se sont succédé pour assurer le meilleur fonctionnement possible de l’enseignement qui devrait être une première priorité nationale. En 1984, le projet de loi Savary avorté d’un service public unifié et laïc de l’éducation nationale réveillera la guerre « cléricaux anticléricaux ».

Le ministère de l’Éducation nationale est associé à celui de la jeunesse et des sports, puis à la recherche et à l’enseignement supérieur, en 2024 il perd la recherche et l’enseignement supérieur, au profit des J.O. !

Chaque ministre a essayé de laisser une réforme, certaines marquent encore notre institution scolaire, celles qui touchent au bac provoqueront des contestations populaires menant à leur abandon. (La plupart sont plutôt institutionnelles et très peu se penchent sur les modifications pédagogiques et sur un vrai projet de société.)

1977, création du collège unique, réforme Haby. 1981-1982, création des zones éducation prioritaires.

1984 objectifs Chevènement : 80 % d’une classe d’âge en possession du bac (atteint en 2016), création du bac pro. 1989, réforme Jospin, mise en place d’un projet global d’éducation avec une équipe pédagogique et un projet d’établissement, l’élève au centre du système éducatif. Création de l’IUFM et du conseil supérieur de l’éducation.

2005, réforme Fillon, création du CPE, abandonnée. 2008-2009, réforme Xavier Darcos, suppressions de postes… 2010, réforme du lycée, mise en place d’un tronc commun et de deux heures d’accompagnement personnalisé. 2013, réforme Peillon, mise en place d’une nouvelle formation initiale du professorat avec une école supérieure du professorat et d’éducation, Inspé, pour succéder à l’IUFM, intégrée à l’université. 2016, Najat Vallaud-Belkacem met en place la réforme des collèges, volonté de faire une continuité pédagogique école collège, mise en place des parcours éducatifs.

Les réformes et projets les plus intéressants qui donnaient à l’enseignement une fonction sociale ont tous été mis en place ou proposés par des ministres de gauche…

 Présent et futur

 2017-2022 réforme Blanquer : scolarités obligatoires à partir de trois ans, réduction des effectifs à 24 dans les GS CP CE1… une nouvelle réforme du bac, des nouveaux programmes… 2022-2023 Pap N'daye n’a pas le temps de changer le baccalauréat… Attal, essai d’uniforme à l’école… 2024 la nouvelle ministre aura-t-elle le temps de pondre une énième réforme qui permettrait à 10 millions d’élèves du public d’avoir un parcours scolaire satisfaisant ? J’ai des doutes ! Au moins, elle n’aura pas de souci à se faire pour les 2 millions d’élèves (dont les siens) de l’enseignement privé, recrutés parmi les classes les plus aisées, dont l’avenir est assuré.

L’invitée du dimanche