Une vie égale une vie
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 4 décembre 2023 10:52
- Écrit par Claude Séné
Vraiment ? Il y a peu, cette affirmation faisait immédiatement penser aux victimes civiles du conflit israélo-palestinien, qui se poursuit après une trêve de trop courte durée pendant laquelle des otages israéliens ou étrangers ont été échangés contre des prisonniers palestiniens avec un ratio de 3 pour un, qui sous-entend que la valeur intrinsèque d’un être humain serait trois fois supérieure s’il est né du bon côté de la frontière. Et pourtant, être né quelque part, c’est ce que l’on choisit le moins, et ce qui détermine le plus une destinée. Quand il s’agissait d’un militaire israélien, Gilad Shalit, enlevé par le Hamas en 2006, il aura fallu relâcher près de 1000 Palestiniens pour obtenir, 5 ans plus tard, sa libération.
Dans un registre totalement différent, deux faits-divers sont survenus dans la soirée de samedi dernier, présentant des similitudes et aussi des différences importantes. Dans les deux cas, un homme est décédé après avoir été blessé mortellement à l’arme blanche. Dans la presse nationale, seule l’agression parisienne a eu droit à la couverture maximale et à la une des journaux, qu’ils soient numériques ou physiques. En effet, l’agresseur aurait proféré distinctement des paroles typiques des attentats à caractère terroriste, et l’on apprendra assez rapidement que l’homme, non seulement était connu des services de police, mais avait déjà purgé une peine de prison pour un projet d’attentat. Resté sous surveillance et suivi un temps en psychiatrie, il a été en lien avec d’autres djihadistes, notamment ceux impliqués dans les attentats de Saint-Étienne du Vouvray, de Magnanville, ou le meurtre de Samuel Paty. On peut comprendre, dans une certaine mesure, que la portée de cet attentat, à quelques mois de l’ouverture des Jeux olympiques, soit plus inquiétante pour les opinions publiques, françaises ou étrangères, et par voie de conséquence pour les autorités. On connaissait l’agresseur, et l’on n’a pas pu l’empêcher de nuire.
Rien de prémédité au contraire dans le décès d’un supporter du FCN peu avant le match qui opposait l’équipe locale au club niçois à Nantes. Des heurts avaient opposé des supporters des deux camps à proximité du stade, et ce serait un chauffeur de VTC, dont le véhicule avait été bousculé, qui aurait frappé Maxime, 31 ans, d’un coup mortel dans le dos. Pas de préméditation, donc, mais que vient faire un couteau dans un véhicule de transport avec chauffeur, sinon pour se prémunir contre une agression éventuelle ? Ce dramatique incident survient également peu de temps après le caillassage du bus qui amenait les joueurs lyonnais au stade de Marseille. L’entraîneur de l’Olympique Lyonnais avait été victime de jets de pierre de la part de soi-disant supporters, véritables voyous, et avait subi une ITT de 30 jours. Quand on en arrive à un tel degré de violence, on ne peut pas s’étonner que le pire finisse par survenir.