SOS climat

« Touche pas à ma COP ». Il ne manque plus que la main jaune s’opposant à toute forme de discrimination pour rappeler l’année 1984 et la création de cette organisation non gouvernementale, bien que soutenue par la gauche alors au pouvoir. De même que le combat contre le racisme est un perpétuel recommencement, malgré des avancées notables depuis la fondation du mouvement, la lutte contre le réchauffement climatique après la création de cette « conférence des parties » à l’initiative de l’Organisation des Nations Unies, semble vouée à subir le même sort que Sisyphe remontant péniblement son rocher au sommet pour le voir retomber inexorablement à ses pieds.

Pourtant, les participants à la 21e COP qui s’est tenue à Paris en 2015 ont bien cru que l’accord arraché aux forceps en toute fin des travaux avait constitué une avancée décisive. Laurent Fabius, alors président de la conférence, et qui n’avait pas ménagé ses efforts pour obtenir la signature des pays membres, y était même allé de sa petite larme, preuve que la politique va parfois au-delà des mots et touche à l’humain. Ces accords de Paris ont en effet inauguré un nouveau cycle en fixant des objectifs chiffrés contraignants et en instituant un fonds vert abondé par les états en fonction de leurs capacités contributives. 195 pays l’ont ratifié et l’objectif d’une limitation à 1,5 ou 2 degrés du réchauffement climatique a été acté. 8 ans plus tard, force est de constater que si l’objectif a été maintenu, la trajectoire actuelle ne permettra pas de l’atteindre. Une accélération des mesures d’économie dans les pays industrialisés est indispensable, alors que les pays encore loin de la société de consommation ne veulent pas faire les frais des économies réclamées par l’urgence de la situation.

Depuis 2015, les conférences se succèdent et se bornent à essayer de limiter les dégâts. La 28e COP se déroule à Dubaï, symbole du gaspillage écologique et du triomphe de l’industrie des énergies fossiles. Elle est présidée par un magnat du pétrole, et tous les participants ont dû dépenser des tonnes d’équivalent pétrole en grande quantité pour s’y rendre. Bref, aucune bonne fée, mais des tas de sorcières se sont penchées sur le berceau de cette 28e conférence. Mais fort heureusement, Emmanuel Zorro Macron était là. Il profite de l’absence de Joe Biden, occupé par sa future campagne électorale, du pape François, excusé pour son état de santé, du président chinois Xi et de ce brave Wladimir, qui ne peut pas être sur tous les fronts, pour lancer une initiative qui ne lui coûte pas un rond, celle de tripler les capacités nucléaires dans le monde d’ici 2050. Bon, techniquement, c’est John Kerry qui a fait l’annonce au nom des États-Unis, mais qu’on ne s’y trompe pas, c’est notre idée. Et les risques ? Quels risques ?