L’homme et ses vertus

La vertu, c’est la force par laquelle l’être humain tend au bien, s’applique à suivre la règle, la loi, la morale. Tout homme est disposé à la vertu, et possède les dispositions à faire le bien. L’homme est un animal fait pour la société, c’est donc l’autre qui compte d’abord, la vertu est vitale aux sociétés humaines, livrées uniquement aux compétitions, elles seraient condamnées à court terme.

Confucius, Platon, ont classé les vertus humaine en quatre catégories, humanité, justice, prudence, vaillance… de nos jours, on en recense six, chacune avec leurs sous chapitres qui ramènent le nombre total de nos vertus à 24, issues de disciplines variées, philosophie, éducation, éthique, psychologie, histoire, théologie : les vertus de sagesse, les vertus de courage, les vertus d’humanité, les vertus de justice, les vertus de modération, et les vertus de transcendance.

Dans les vertus de modération qui incluent le pardon, l’humilité, la prudence, la maîtrise de soi, je me suis intéressée aujourd’hui à l’humilité, car selon saint Augustin, elle est le fondement de toutes les vertus.

C’est un concept complexe, car c’est une vertu humble, elle doute même d’être une vertu, elle enseigne que l’on ne doit se vanter ni être fière d’aucune vertu. Elle est connaissance, reconnaissance, de tout ce que l’on n’est pas.

L’humilité suppose d’avoir le sentiment de sa propre insuffisance, sans perdre la conscience de ce que l’on vaut, ce qui repousse tout sentiment d’orgueil. Les humbles acceptent de ne pas détenir la vérité, ils savent se remettre en cause. Ils intègrent les échecs comme des enseignements, comme des étapes vers le succès, et développent une tendance naturelle à analyser. Ce qui n’a pas fonctionné peut s’améliorer !

L’humilité est un trait de caractère, une émotion, une vertu, une forme d’intelligence spirituelle, une évaluation juste de s’efforcer, de ses faiblesses, elle va à contre-courant de notre culture hyper égotique.

Les humbles savent avec précision sur quoi ils peuvent compter, ce qu’ils doivent acquérir ou développer pour mener à bien leurs entreprises.

« L’humilité est la vertu de celui qui mesure tout ce qui lui reste à apprendre et le chemin qu’il doit encore parcourir » Matthieu Ricard

Les humbles ne se sentent pas inférieurs, mais ils ne se mettent pas au-dessus des choses et des autres, ils respectent leur propre qualité, ils sont proches de la vérité sans se vanter, sans exhiber leur mérite, ils vivent pour la vie en elle-même, pas pour leur image.

Il ne faudrait pas confondre humilité et modestie !

La modestie « c’est la vertu des tièdes » Sartre… elle se manifeste par une modération, une retenue dans l’appréciation de soi-même et de ses qualités, elle porte à rabaisser ses propres mérites pour protéger l’égo des autres, pour éviter qu’ils se sentent menacés, pour gérer la jalousie qui déclencherait des attaques en retour. Les modestes arguent souvent qu’ils ne sont pour rien dans leur réussite « ce n’est pas grand-chose, j’ai eu la chance… », ils rendent parfois difficile de reconnaître la sincérité de l’humilité, celle pourtant qui nous confère notre propre dignité, notre respect de soi et nous protège de l’auto dépréciation et de l’arrogance qui nous éloigneraient de notre propre vérité.

« Cette vertu de l’homme qui sait n’être pas Dieu » Montaigne, manque hélas, à beaucoup des grands de ce monde !

L‘invitée du dimanche