Tous ministres
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 28 août 2023 10:41
- Écrit par Claude Séné
De la même façon que tous les Français, du moins ceux qui s’intéressent au football, ont un avis sur la composition de l’équipe de France, au point que l’on a pu dire que notre pays comptait 60 et quelques millions de sélectionneurs, chacun a son opinion sur l’école, dans la mesure où tout le monde a passé peu ou prou du temps dans cette vénérable institution, avec plus ou moins de succès. Cela me rappelle l’expression fameuse attribuée à « je ne sais plus qui », qui disait à peu près ceci : « je connais très bien les enfants, car j’ai été un enfant moi-même ».
Donc, Gabriel Attal a été chargé de reprendre le flambeau de l’éducation nationale après un passage express de Pap Ndiaye, qui n’aura pas eu le temps de réparer les dégâts de son prédécesseur, le regrettable Jean-Michel Blanquer. La rentrée qui arrive à grands pas ne reflète évidemment pas les choix du tout nouveau ministre, car le navire amiral du gouvernement ne se pilote pas comme un hors-bord, et demande plusieurs mois de préparation pour amorcer un virage. Ce n’est d’ailleurs pas très important, dans la mesure où le vrai décideur ne réside pas rue de Grenelle, mais bien au palais de l’Élysée. D’ailleurs, Emmanuel Macron ne l’a pas caché en grillant la politesse à son ministre dès la semaine dernière afin de démontrer qu’il était bien à la manœuvre. Tout juste se sera-t-il excusé à demi-mot en affirmant que l’éducation nationale « faisait partie du domaine réservé du président ». Un domaine réservé qui semble couvrir toute l’étendue de l’action gouvernementale, selon ce qui arrange Emmanuel Macron. Le président a étendu à l’ensemble des ministres, Première comprise, la formule édictée en 2004 par Jacques Chirac à l’adresse de son ministre des Finances de l’époque, un certain Nicolas Sarkozy, sous la forme : « je décide, il exécute ».
Ce n’était pas tout à fait vrai pour l’ancien président, pas plus que cela ne l’est pour l’actuel chef de l’état. Emmanuel Macron n’est pas le seul ministre bis de l’éducation. On sait qu’il écoute souvent les conseils de son épouse. Du simple fait qu’elle a été elle-même professeur de français, elle aurait donc compétence dans ce domaine. Il se dit qu’elle aurait chaudement recommandé Jean-Michel Blanquer pour le poste, avec les résultats que l’on connait, et dont on ne finit pas d’essayer de limiter les dégâts. Un exemple entre tous, la réforme du baccalauréat, où les syndicats enseignants en sont réduits à se féliciter de l’abandon d’un calendrier démentiel qui ruinait la motivation des élèves dès le mois de mars. Avec tout ça, je n’ai plus la place pour commenter la conférence de presse du ministre, qui est en cours. On sait déjà que, comme d’habitude, l’école va se recentrer sur les apprentissages fondamentaux, qui disparaissent apparemment continuellement. À suivre…
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