La mort dans l’âme
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mercredi 19 juillet 2023 09:27
- Écrit par Claude Séné
C’est bien à contrecœur, si l’on en croit le titre du journal Les échos, que le gouvernement se serait résolu à une nouvelle augmentation de 10 % du prix de l’électricité à compter du 1er août prochain, soit pratiquement demain. Je ne sais pas comment Bruno Le Maire, pourtant ministre de l’Économie et des Finances, réputé compétent, fait ses calculs, ni combien de temps à l’avance il prépare des décisions qui affectent si fortement les budgets des Français, notamment les plus modestes, mais une telle annonce donne vraiment l’impression d’être décidée sur un coin de table, dans une « joyeuse » improvisation.
Remarquez, c’est, parait-il, de cette façon que la règle sacro-sainte de ne pas dépasser les 3 % de déficit pour les pays membres de l’Union européenne aurait été décidée, mise de côté pendant le Covid, elle reviendrait en force, et ne serait pas sans incidence dans cette purge sauvage où l’état cherche à faire des économies par tous les moyens, sauf celui de faire payer les riches, comme ce serait logique. La guerre en Ukraine a également joué un rôle avec le renchérissement du gaz, mis sous embargo en principe pour sanctionner la Russie. Patatras ! une règle absurde, une de plus, aboutit à indexer le prix de l’électricité sur celui du gaz, qui joue au yoyo au gré des marchés financiers et des pénuries organisées. Et dire que l’on a imposé aux Français pendant des décennies une filière nucléaire au prétexte que nous serions ainsi indépendants des marchés, malgré les risques pour la sécurité, la difficulté de se débarrasser des déchets et le mauvais bilan environnemental, au profit d’une source d’énergie réputée moins coûteuse, sans en profiter pour fixer les prix intérieurs en les indexant sur le prix de revient.
La gestion de cette histoire est quand même une catastrophe si elle aboutit à un prix élevé pour les Français, tout en obérant le budget de l’état pour adoucir un peu le « coup de poignard dans le dos » dont parle, à juste titre, l’association de défense des consommateurs CLCV. Cumulée à une hausse des prix des denrées de consommation courante, et si l’on excepte les promotions ponctuelles sur des produits aussi superflus, et même nuisibles, que le Coca, cette nouvelle ponction dans le budget des ménages est pour certains une catastrophe, et annonce de nouvelles restrictions à venir. Cerise sur le gâteau, les économies vont fondre plus vite avec un tassement du taux de rémunération du livret A qui aurait dû être relevé à 4 % au minimum et restera à 3 %, soit 1 à 2 points en dessous de l’inflation, et encore pire, le taux du livret d’épargne populaire, qui va même baisser de 0,1 % à 6 % tout rond. Et le rétablissement de l’ISF ? Rien ne presse, merci.