Un gay tourmenté,

entouré de femmes !

Pierre Palmade, né en 68 à Bordeaux, d’une mère professeur et d’un père obstétricien qui décédera dans un accident de voiture alors qu’il n’a que huit ans. Pour le protéger, lui et ses sœurs, sa mère l’écartera des obsèques, et pendant plus de 20 ans il attendra le retour de ce père adoré !

À la télévision, Jacqueline Maillan lui permet de comprendre tous les rouages du boulevard, et Sylvie Joly, le principe des sketches avec des personnages imaginaires.

Il fait quelques prestations humoristiques au « théâtre de la lucarne », le directeur l’encourage à monter à Paris avec deux lettres de recommandation, une pour le directeur du « point-virgule » et l’autre pour Sylvie Joly. Cette dernière sera son Pygmalion, il lui doit son humour, elle jouera ses sketches. En 1988, il intègre « la classe » de Fabrice sur FR3 dont le principe est de permettre à des élèves humoristes de présenter leurs sketches, il y rencontre Muriel Robin (« ma mère, ma sœur, ma femme, ma muse ») et Michèle Laroque qui deviendront ses plus grandes amies, ses complices. Les téléspectateurs le plébiscitent, il écrit son premier spectacle en 1989 « ma mère aime beaucoup ce que vous faites »… succès énorme, la fusée est lancée.

Il sera très longtemps le coauteur des sketches de Muriel, et écrira des spectacles pour des duos avec Michèle Laroque puis des trios Laroque, Robin, Palmade, avec la saga « ils se sont tant aimés » « ils se re-aiment », « ils s’aiment depuis 20 ans ». Tout semble pour le mieux dans le meilleur des mondes, sauf que Pierre est hanté par deux démons, l’alcool et la cocaïne !

Après plusieurs cures de désintoxication, un essai de mariage avec Véronique Sanson, en 2011 après son divorce, il fera son coming out, révélant publiquement et assumant son homosexualité. Dans son spectacle « j’ai jamais été aussi vieux », il dira : « mon identité c’est mon homosexualité ! »

Ses amies le soutiendront toujours dans son mal de vivre, c’est quelqu’un qui a de lourds bagages à traîner…

Il a tourné la page, survivant des paradis artificiels, dans son autobiographie : « dites à mon père que je suis célèbre », il fait enfin son deuil. Il écrit des scénarios de cinéma, et des sketches pour ses amis, se fait découvreur de talents avec « la troupe à Palmade » au théâtre Tristan Bernard, entouré de 30 jeunes comédiens. En one-man-show, il exploite le banal qu’il trouve extraordinaire, avec un humour du second degré, des sous-entendus, et des personnages imaginaires qu’il sait nous rendre présents !

Les sketches du Scrabble ou du Colonel sont cultes…

« Merci de me recevoir mon colonel… il y a deux ou trois petites choses dont j’aimerais vous entretenir… je pense qu’on peut aller vers un peu plus de confort. Un truc bête, c’est la tenue que vous nous faites porter, très sport… mais alors la couleur !

Au sujet de la cantine : on est beaucoup trop serrés à table.

Tous les matins sur les coups de six heures il y a un type qui joue de la trompette… ah ! c’est du clairon ! Il est fou ce type…

Vous allez m’offrir une chambre individuelle ? Ça s’appelle ? Le… gnouf ? Ça sonne bien ».

 

Grâce à lui, je donnerai la parole aux femmes humoristes qui l’ont si bien « protégé »

 

L’invitée du dimanche