En toute humilité

C’est ce que clame notre président candidat.

Si l’humilité est le sentiment de sa propre insuffisance, de la conscience de ses limites, repoussant tout sentiment d’orgueil, contraire à l’arrogance, à la vantardise et à la vanité, cette qualité difficile à feindre, par essence discrète, peut-elle lui être imputée ?

« L’humilité, ce n’est pas se faire plus grand qu’on est et en même temps ce n’est pas se faire plus petit qu’on est » Durkheim, c’est peut-être ce qu’il voudrait nous faire croire. On dit aussi que même associé à la sincérité, à la modestie, à la véracité et à l’authenticité, l’humilité ne serait pas incompatible avec force et courage ! Je veux bien lui en accorder le crédit, s’il en apporte la preuve !

Les leaders humbles admettent leurs erreurs, prennent leurs responsabilités, se soucient de la vérité du sens de la vertu, dont acte !

Méfions-nous cependant de la fausse humilité qui n’est qu’un orgueil déguisé, on se dévalorise dans le but de paraître humble, sans s’estimer au-dessus des autres alors que l’on est persuadé de sa supériorité. Difficile d’être humble quand on est parfait dans tous les domaines ! Être humble c’est aussi une façon d’attirer l’attention sur soi et procure un sentiment de satisfaction, un peu comme après un mea culpa, afficher son humilité devient une posture politique. Notre président candidat ne va pas jusqu’à se targuer d’humilité chrétienne, elle-même liée à l’abnégation, à la honte et au péché, ce serait sûrement au-dessus de ses forces.

Comment oublier ses marques d’arrogance (morgue, mépris, hauteur) contraire de l’humilité, qu’il a illustrée tout au cours de son quinquennat ? Depuis l’injonction de traverser la rue pour obtenir un travail, son intention de ne « rien céder aux fainéants », sa qualification « d’illettrés » pour les employés de la société GAD en grève… Toutes ces marques de mépris et ses phrases blessantes autant que l’image donnée en diplomatie d’un dirigeant arrogant exerçant un pouvoir à la verticale écorne bien cette image d’humilité.

On attend qu’il reconnaisse ses erreurs, son fiasco de la gestion des masques, des tests, et globalement la gestion de la crise du Covid, n’accordant aucune confiance aux collectivités locales, contournant les avis des experts, ses reculs sur les réformes, ses manques et ses limites, et qu’il ne se situe pas plus haut que les autres candidats en refusant de débattre avec eux par exemple.

Quand on réécoute la présentation de sa candidature, on relève l’insistance dans son vocabulaire, « avec beaucoup de modestie, beaucoup d’humilité, beaucoup de patience, en étant très humble » supposée attirer la sympathie sur un faux aveu de faiblesse, on ne peut s’empêcher de penser que, quand on est modeste, on ne le crie pas sur les toits, sinon cela tient du déni !

Même avec son bataillon qui répète à l’envi comme Monsieur Castaner « il n’y a pas de place à l’arrogance dans l’action de Monsieur Macron, mais “l’humilité, l’humilité, l’humilité…” Il sait bien celui-là que l’arrogance peut tuer.

Tout cela n’est que de la communication, qui aura, j’espère, du mal à convaincre que notre président actuel est le citoyen le plus humble de France ! Et moi je reste votre humble servante.

L’invitée du dimanche

Commentaires  

#1 Claude 20-03-2022 10:42
Tout à fait d'accord. Coluche aurait pu dire:"ce gars-là, il vendait de l'humilité, et il n'avait pas un échantillon sur lui!"
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