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Du côté des chagrins
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 21 mars 2021 11:08
- Écrit par L'invitée du dimanche
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Voilà une rencontre faite dès l’enfance ! Pour des raisons paraissant souvent futiles aux parents, on se souvient tous de ces moments de chagrin, accompagné souvent de gros sanglots, que seule la compassion de l’entourage pouvait consoler. Les causes des chagrins d’enfant sont diverses, la perte d’un doudou, un caprice pas satisfait, une moquerie à l’école, une amie qui ne parle plus, ou plus grave la séparation ou la perte d’un parent, le tableau est large, car, par manque de maturité cérébrale, l’enfant ne dispose pas des outils nécessaires pour canaliser ses émotions…. Ce sont des émotions qui ne sont que les prémices de ce que deviendront les chagrins d’adulte.
Avec le temps, le chagrin éprouvé est devenu une douleur mentale, associée à des sentiments de désespoir, de déception, d’impuissance, beaucoup plus intense que la tristesse. Les principales causes en sont la perte d’un être cher et le deuil qui s’ensuit, que ce soit par une perte physique réelle ou une rupture, on parle alors de chagrin d’amour !
Les conséquences de ces chagrins peuvent devenir pathologiques, ils peuvent conduire à l’isolement, l’inactivité, la dépression, le recours à l’alcool, la perte d’appétit… le chagrin face à la mort provoque des troubles pathologiques qui vont des tremblements, bouffées de chaleur, à la perte d’appétit, aux insomnies, à l’apathie, à l’irritabilité, autant de marques qui finissent par disparaître avec le temps et l’acceptation, ou bien conduisent à demander de l’aide, pour ne pas finir par mourir de chagrin !
Quant au chagrin d’amour il se vit comme un deuil, et bien que classé comme art mineur dans la vie psychique, le chagrin a été objet de recherche par les neurosciences, on a constaté que le ressenti provoqué par un chagrin était comparable à une douleur physique et ses conséquences réelles sur le plan neurochimique et pouvait donc être soulagé par des antidouleurs comme pour un bras cassé, dans le meilleur des cas, celui où le temps suffit pour guérir.
Mais il y a « le syndrome du cœur brisé », ou tako-tsubo qui déclenche des cardiopathies de stress surtout chez les femmes, on a vu des décès pour cause de rupture amoureuse. En effet, le chagrin provoque de faux infarctus, qui perturbent l’état cardio-vasculaire, avec un risque de nécrose des tissus, qui déclenche un spasme impérial, voire une thrombose coronaire.
Il existe aussi des chagrins d’amitié, de celles que l’on pense qu’elles dureront toujours, qui sont souvent vécues comme une tragédie, un ami qui s’éloigne, une amie qui vous en veut, la séparation physique provoquée par le confinement, provoque un éloignement vécu comme une amorce de rupture. Le chagrin est alors à la hauteur de ce que l’on a projeté sur cette amitié et de ce qu’on en a attendu.
Malgré ce que pourrait sous-entendre le thème de ce billet, je n’ai pas l’esprit chagrin, encline à la mauvaise humeur, à la morosité, volontairement contrariante, se désespérant de toutes choses !
Les nouvelles pessimistes de la pandémie, ne me rendront pas l’humeur chagrine, car, comme l’écrivait Stendhal, « on ne se console pas des chagrins, on s’en distrait ». Je compte sur le printemps et les beaux jours à venir pour me faire oublier les chagrins passés et me préserver de ceux à venir !
L’invitée du dimanche