Le sacré et le profane
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 6 avril 2015 10:31
- Écrit par Claude Séné
Il faut bien les séparer, comme les blancs et les jaunes. Je parle des œufs, là, n’allez pas y voir quelque racisme que ce soit. Il faut dire qu’en ce moment, on marche sur des œufs avec certains sujets. Oui, parce que si on les mélange, on fait de l’omelette, ce qui implique nécessairement de devoir en casser, des œufs. Des œufs de Pâques, naturellement. Mais non, pas en chocolat, ne compliquez pas tout, c’est déjà assez difficile comme ça. Qu’est-ce que je disais ? Oui, Pâques, et forcément la traditionnelle bénédiction papale.
Alors, cette année, le discours à la ville et au monde du père François a surtout insisté sur les persécutions subies par les chrétiens au Moyen-Orient et en Afrique. Bon, c’est un peu choquant qu’il ne compte pour rien les souffrances endurées par les tenants d’autres religions et même les athées pour ne prêcher qu’en faveur de sa paroisse, mais, après tout, charité bien ordonnée commence par soi-même. Et avec le clergé catholique, on n’est jamais déçu de ce côté. Le pape étant un peu occupé, c’est monseigneur Di Falco qui a protesté contre la décision de la RATP de ne pas apposer le bandeau « au profit des Chrétiens d’Orient » sur l’affiche annonçant le concert du groupe qu’il a formé, appelé sobrement « les prêtres » et qui se produira à Paris en juin. Pour le coup, je trouve cette interprétation de la neutralité plutôt ridicule, voire faux-cul puisque les chanteurs y sont représentés en grand uniforme, ne laissant aucun doute sur leur appartenance au clergé.
On se demande quels sont les critères exacts de l’agence Métrobus qui gère les espaces publicitaires de la RATP. Très pointilleuse sur les représentations de la consommation de tabac au point de défigurer les personnages historiques privés de leurs appendices traditionnels, pipe ou cigarette, elle est beaucoup moins regardante sur la promotion commerciale qui utilise le corps féminin pour vendre n’importe quoi.
Si l’on veut marquer fermement la laïcité des institutions, il y a mieux et plus urgent à faire. Par exemple en décrochant les crucifix installés dans les sièges de l’autorité publique, comme l’a fait un élu PS au Conseil général du Haut-Rhin, pour dénoncer la persistance scandaleuse du Concordat dans cette région de France. Chacun chez soi, et les ouailles seront bien gardées.