Qui reste-t-il ?

Je suis tombé par le plus grand des hasards sur une photo, non pas de ma jeunesse, mais d’un passé proche et cependant déjà lointain, la photo de famille du gouvernement formé par Édouard Philippe au lendemain de l’élection à la plus haute fonction de l’état d’un tout jeune président de la République. Et j’ai été frappé de m’apercevoir que sur ces vingt-deux ministres et secrétaires d’État fraîchement nommés ne subsistaient plus que onze rescapés, si l’on met à part le poste de Premier ministre.

Je me suis rappelé l’époque où le stalinisme sévissait en Union soviétique et où les photographies officielles devaient être retouchées pour faire disparaître les dirigeants indésirables, considérés comme persona non grata. Le retoucheur aurait une belle carrière devant lui en France pour effacer les « chers disparus », après guère plus de 3 ans d’exercice du pouvoir. Les rangs seraient nettement plus clairsemés, comme si les ministres eux-mêmes s’astreignaient à respecter une distance dite sociale en l’honneur du coronavirus. De même que les Marie-Louise napoléoniennes pouvaient faire une carrière fulgurante en raison de l’hécatombe de troupes sacrifiées au combat, les rescapés des remaniements successifs peuvent espérer une ascension rapide avec une ancienneté réduite. C’est probablement ce que s’est dit un de ces « braves à trois poils » après trois ans de bons et loyaux services auprès du ministre de l’Économie et des Finances. Du haut de ses 37 ans et de son poste de ministre de l’Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin a l’intention d’imposer sa loi au Premier ministre, voire au Président en cumulant les fonctions de Maire de Tourcoing et son poste au gouvernement. Mieux encore, il estime qu’il peut rendre de plus grands services à son pays en occupant des fonctions plus prestigieuses encore. Tous les maires de grandes villes vous le diront : leur poste est honorifique et leur laisse des loisirs très confortables. De même qu’être ministre n’est pas très prenant, ni bien sorcier d’ailleurs.

Je crois que Gérald Darmanin ne fixe aucune limite à ses ambitions et qu’il est disposé à occuper tout l’espace que ses collègues voudront bien lui laisser. Après tout, en 2022, il aura l’âge qu’avait Emmanuel Macron quand il est devenu président par surprise et le poste pourrait être vacant, si son titulaire envisage une nouvelle carrière. Contrairement à ce qu’avance WC. Fields qui estime qu’un homme qui déteste les enfants et les chiens ne peut être complètement mauvais, Gérald Darmanin aime les bêtes, au point de vouloir reverser ses indemnités de maire à la SPA, pour prouver son désintéressement. Moi aussi, plus je connais Gérald Darmanin, plus j’aime les chiens.

Commentaires  

#1 jacotte86 27-05-2020 11:30
ce que je retiens c'est que c'est toujours les meilleurs qui s'en vont ... ne restent que les bras cassés
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