Et surtout la santé !
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 16 mars 2015 10:14
- Écrit par Claude Séné
Passé un certain âge, voire un âge certain, c’est le vœu le plus cher que l’on exprime à ses proches, amis et connaissances à l’occasion de la nouvelle année. Rien de très étonnant donc, à ce que, selon un sondage récent, 88 % des Français aient une bonne opinion de leurs médecins qui sont chargés de maintenir le plus possible leur état de santé et de minimiser les conséquences des inévitables maladies et inconvénients causés par les irrémédiables outrages du temps.
Sur ce point, je ne me sens pas tellement différent des Français moyens. Après avoir passé la plus grande partie de ma vie à les fuir, la force des choses m’a amené récemment à en côtoyer un certain nombre, qui, pour la plupart, m’ont paru à 88 % compétents, à 82 %, sympathiques, à 80 % courageux, à plus de 70 % à l’écoute et passionnés. Comme les Français, j’ai un peu de mal à comprendre leur opposition farouche à la loi présentée par Marisol Touraine et à la mesure phare de la généralisation du tiers payant, qui concentre toutes leurs critiques, alors qu’elle est considérée comme juste par les assurés sociaux. Tout en plébiscitant massivement leurs toubibs, les Français restent lucides sur certains de leurs travers en relevant le corporatisme et la résistance au changement qui les caractérisent. Ils sont pour la plupart arc-boutés sur ce qu’il faut bien appeler des privilèges, jouant souvent sur les deux tableaux en pratiquant des dépassements d’honoraires tout en gardant un conventionnement avec la sécurité sociale.
Derrière ce conflit avec les médecins, c’est toute la question de la politique de Santé qui est posée. Voici bien longtemps que le trou de la Sécurité sociale a atteint des proportions difficilement supportables et les crises successives, en restreignant la croissance et les recettes des cotisations qui lui sont attachées, n’ont rien arrangé. Ce sont les mutuelles qui ont été amenées à prendre de plus en plus le relais, ce qui équivaut à une privatisation de fait d’une partie du secteur. Ces mutuelles, il faut les payer, ce qui demeure inaccessible à une part non négligeable de la population, et de plus en plus cher. La loi sur la santé affiche une bonne intention avec l’objectif de faciliter l’accès aux soins à ceux qui en sont encore dépourvus, et là-dessus je ne peux qu’être d’accord, mais il reste beaucoup à faire, et peut-être plus important.