Plein le dos

Mal de dos, mal du siècle ? Je vous narrais ici même hier les mésaventures du producteur américain Harvey Weinstein, souffrant du dos à la suite d’un accident de voiture, contraint de se déplacer à l’aide d’un déambulateur et qui ne semble trouver le repos qu’allongé sur son gros tas de pognon. Encore est-il plus ou moins libre de ses mouvements, puisque le bracelet électronique dont il a été pourvu ne semble pas l’avoir empêché de disparaître des écrans de surveillance à plusieurs reprises, au grand dam du ministère public.

Figurez-vous que son sort est enviable à côté de celui du malheureux Patrick Balkany qui a dû être hospitalisé pour des douleurs au dos, jugées épouvantables par sa femme Isabelle, consécutives à son opération d’une tumeur atteignant la colonne vertébrale. Selon ses dires, Patrick Balkany n’est pas en état de suivre son procès en appel pour fraude fiscale qui lui a valu une peine de 4 ans de prison ferme. D’après Isabelle Balkany, son mari ne sort pas de sa cellule et ne peut supporter la douleur qu’en étant allongé sur son grabat. On ne peut évidemment que compatir à sa peine, même si elle n’excuse ni ne justifie en rien son comportement, confondant constamment l’argent public avec le sien propre, que ce soit pour le détournement d’emplois municipaux à son usage personnel, ou l’utilisation de la cave et du budget municipal à des fins privées.

On peut dire que le sort s’acharne sur ce misérable. Après les coups durs de ses deux condamnations successives et son incarcération immédiate, on croyait qu’il avait remonté la pente. Son épouse fidèle, généreusement laissée en liberté malgré ses condamnations, du fait d’un état de santé qui ne l’empêche cependant pas d’arpenter le marché et de répondre aux interviews, s’était faite sa porte-parole pour annoncer sa candidature à un nouveau mandat municipal. Cette subite rechute tombe évidemment on ne peut plus mal. On ne voit pas comment un vieillard grabataire, cloué au lit par une santé défaillante, à supposer que le tribunal, ému par son destin tragique se décide à le dispenser de peine, eu égard à ses 71 ans et son hypertension, pourrait diriger une commune de l’importance de Levallois-Perret. À moins d’un miracle. Je ne sais pas, moi, une amélioration aussi subite que spectaculaire de la santé de l’inoxydable Patoche, tel le Phénix qui renait de ses cendres. Ou alors, l’expression de sa force de caractère, capable de surmonter toutes les épreuves pour mettre son énergie au service des Levalloisiens, comme il l’a fait sa vie durant, serrant les dents pour souffrir en silence, sans rien laisser paraître de ses affres intérieures. Ayez pitié de lui, empêchez-le de se faire élire une nouvelle fois à son corps défendant !