![](/images/breton_assis.png)
Pouvoir d’achat
- Détails
- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 26 novembre 2019 10:45
- Écrit par Claude Séné
![](/images/breton_assis.png)
Entre autres légendes urbaines, il circulait des rumeurs sur la fortune colossale de Michaël Jackson qui lui permettait toutes les excentricités qui pouvaient lui traverser l’esprit. Je ne parle pas ici de son fameux complexe de Peter Pan et des abus sexuels qui l’ont caractérisé. On disait que quand il avait faim, il s’achetait un restaurant, et s’il voulait voir un film, qu’il se payait une toile, et le cinéma autour pour faire bonne mesure. Bernard Arnaud, déjà patron d’un des plus gros groupes de luxe au monde, LVMH, a dû avoir un petit creux, car il vient de se payer un petit déjeuner chez Tiffany à près de 15 milliards d’euros.
Comme quoi, tout ne va pas si mal en France, comme le faisait remarquer à juste titre le président Macron il y a peu. Selon lui, « notre pays est trop négatif avec lui-même » et les Français seraient trop pessimistes. Une étude révèle en effet que 84 % des Français sont inquiets pour leur avenir. On ne saurait trop leur conseiller de s’acheter quelques diamants chez Tiffany pour se remonter le moral : est-ce que Bernard Arnaud est pessimiste, lui ? Absolument pas. Franchement, nos concitoyens devraient regarder de plus près les statistiques. Selon l’INSEE, le pouvoir d’achat devrait progresser de 2,3 % en 2019 grâce aux gilets jaunes qui ont obligé le gouvernement à dépenser des milliards dont ils ne verront pas la couleur. Il existe une autre façon, plus originale, d’apprécier le pouvoir d’achat des Français, c’est celle du baromètre annuel de Cofidis et CSA qui consiste à évaluer le « manque à vivre ». En 2018, les Français estimaient qu’il leur manquait en moyenne 445 € par mois pour vivre « confortablement », une somme qui ne serait plus que de 427 € cette année. Si ce n’est pas un progrès, ça !
Dans la phrase précédente, le mot important, c’est : « en moyenne ». Je veux bien accepter l’idée que pour certains, la vie soit belle et que les soucis d’argent ne les concernent pas. Mr Bernard Arnaud peut caresser l’espoir de détrôner un jour les milliardaires les plus riches de la terre. Les patrons des entreprises du CAC 40 se portent bien, merci. Leurs actionnaires aussi. Évidemment, lorsque l’on ne côtoie que les sphères les plus aisées de la société, comme le chef de l’état et son gouvernement, la question des fins de mois est purement rhétorique. On sait qu’elle existe, mais si l’on ne la ressent pas dans sa chair, si elle reste uniquement théorique et spéculative, on est dans l’incapacité de la comprendre et à plus forte raison de la traiter.