Monsieur Bricolage

Je dois admettre que je n’ai pas toujours été tendre avec Emmanuel Macron, qui passe son temps à justifier l’étiquette de « président des riches » qui lui colle à la peau depuis son élection. Il faut cependant lui reconnaître un immense talent, celui de rendre compliquées les choses les plus simples. En ce sens, il mérite amplement le titre de roi des bricolos, que je lui décerne bien volontiers. Prenons l’exemple du SMIC. Un président ordinaire, confronté aux revendications sociales, et soucieux de soigner sa popularité en vue d’une réélection prochaine, aurait, tout bêtement, donné le fameux coup de pouce pour aller au-delà de l’augmentation légale.

Ce serait mal connaître le président jupitérien, qui s’applique depuis son élection à ne rien faire comme son prédécesseur. Par conséquent, pas touche au SMIC, place à une usine à gaz qui aboutira à donner la prime en fonction de critères totalement incompréhensibles pour les premiers intéressés, chez qui l’on va accentuer l’impression d’un arbitraire absolu par des calculs complètement illisibles. Un autre exemple, qui me touche personnellement, la CSG des retraités. Il semblerait que je fasse partie des heureux bénéficiaires à qui l’on va épargner l’augmentation en procédant à une baisse de la hausse. Je devrais donc me trouver heureux d’échapper à une mesure injuste. Toutefois, je n’y ai rien gagné, sinon le droit de faire l’avance à l’état de cette ponction pendant 6 mois puisqu’il est incapable de gérer ses propres décisions, dont même les services spécialisés n’arrivent pas à se débrouiller. Sans parler du fait que mon pouvoir d’achat ne cesse d’être grignoté par une inflation, certes faible, mais continue. Comme le disait Luis Régo, on assiste à une montée de la recrudescence qui n’augure rien de bon.

Pour ajouter à la confusion, le gouvernement pédale dans la semoule en ne sachant plus lui-même quelles mesures il convient d’appliquer, au point que de malheureux députés totalement déboussolés ont été amenés à défendre dans l’hémicycle des suppressions de primes à la transition écologique pendant que l’exécutif était en train de les rétablir. Personne n’y comprend plus rien et le porte-parole du gouvernement lui-même en vient à énoncer des théorèmes mathématiques approximatifs pour tenter de justifier un imbroglio où une vache ne retrouverait pas ses petits. L’effet est désastreux sur les citoyens, qui ne savent plus à quel saint se vouer, mais aussi sur la piétaille du parti présidentiel, traité comme quantité négligeable, et qui commence à se poser des questions, quand il n’a pas déjà perdu la foi. On a beau dire, tout cela donne la nette impression d’un manque de cohérence et d’amateurisme. On a critiqué, souvent à juste titre, les professionnels de la politique, mais ce n’est pas pour les remplacer par des bricoleurs du dimanche, atteignant ou dépassant leur niveau d’incompétence.

Commentaires  

#1 jacotte86 20-12-2018 10:54
chez casto y a tout ce qu'il faut donnons l'adresse à nos gouvernants!!!
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