Recherche confiance désespérément

Ce sentiment, voire cet état, que tout individu connaît dès qu’il vient au monde. La première relation de confiance souhaitable étant celle qui lie un enfant à sa mère et plus généralement à son environnement. Que ce sentiment de hardiesse et d’assurance vienne à lui manquer, c’est toute sa construction qui va s’en trouver fragilisée, car c’est de cette sécurité accordée, que va naître la possibilité à prendre conscience de sa propre valeur, de ses capacités et de sa chance. Encore faut-il que la société ne lui ôte pas tout espoir de se construire un avenir !

La confiance, étymologiquement signifiant « foi », permet de se fier entièrement à quelqu’un d’autre ou à quelque chose. Cela suppose que l’on peut aller jusqu’à confier quelque chose de précieux à la bienveillance et à la bonne foi de l’autre. On lui accorde du crédit et l’on croit en lui. Toutefois, il est très rare, et ce n’est d’ailleurs pas souhaitable, d’avoir une confiance absolue aussi bien dans les événements que dans les humains, et même en soi-même. La confiance aveugle, souvent assortie d’une grande naïveté ou d’une trop grande crédulité, peut être dangereuse, car elle nous fait perdre éventuellement notre esprit critique et notre lucidité.

C’est alors que vient s’installer la défiance, souvent salutaire, qui ouvre la porte à la crainte d’être trompé, à la suspicion, et d’une façon plus positive, à la recherche des arguments qui vont infirmer ou confirmer notre hésitation, dissipant ou au contraire installant encore un peu plus de réserves. Cela nous amènera à la méfiance, montée d’un cran dans la difficulté à accorder la confiance, on va rester naturellement sur ses gardes, et soupçonner de possibles intentions malhonnêtes de la part d’autrui. À la différence de la défiance qui est occasionnelle, la méfiance est une attitude générale face aux promesses, aux vérités supposées, aux sentiments annoncés, surtout et y compris quand tout est calme, car « il faut se méfier de l’eau qui dort ».

Attention toutefois à ne pas aller dans l’excès qui conduirait tout droit à la paranoïa et ce serait dommage, car la méfiance, « mère de la sûreté », dit La Fontaine, est aussi une des formes de l’intelligence, comme la confiance est une forme de bêtise (Léautaud) cela pourrait se résumer par cet adage de nos voisins allemands « la confiance c’est bien, le contrôle c’est mieux » !

Ce serait bien de l’adapter dans la conduite des affaires de l’État, espérant que les règles élémentaires de la démocratie suffiraient à en contrôler les conséquences. La confiance qu’une partie de l’électorat a donnée au chef de l’État, a été largement trahie, et a fait se lever une méfiance légitime, jetant la suspicion sur toute parole officielle et fait émerger la revendication d’une représentation populaire plus juste et plus participative dans les instances de gestion de l’État.

Pas sûr qu’on s’en souvienne quand on aura le choix de notre sort, on a tellement besoin de croire en un avenir meilleur, que l’on pourrait bien encore succomber aux mirifiques promesses, mais attention aux amateurs de mensonges : « qui trahit la confiance récolte la colère ».

L’invitée du dimanche