Faux-pas

Ni le président Emmanuel Macron ni son Premier ministre Édouard Philippe n’étaient présents aux cérémonies célébrant hier le centième anniversaire de la bataille d’Amiens, qui fut décisive dans la victoire des Alliés. Le Royaume-Uni avait délégué sa 1re ministre, Theresa May, et le Prince William, héritier de la couronne, cependant que la France se contentait du service minimum avec la ministre des Armées, Florence Parly, numéro cinq dans la hiérarchie gouvernementale, montrant le peu de cas du président pour cet évènement. Pendant ce temps, Emmanuel Macron était fort occupé à se montrer en toute décontraction au pied du fort de Brégançon en compagnie de Brigitte.

Le message envoyé à nos partenaires anglais et britanniques en général est on ne peut plus clair : le sacrifice de leurs soldats compte moins que l’image de vacances détendues du président français, malgré les soubresauts et les répliques du tremblement de terre Benalla et ce qui pourrait devenir le tsunami Alexis Köhler. La bataille d’Amiens est très célèbre en Australie et au Canada, dont les contingents ont payé un lourd tribut à la victoire finale, et pour qui elle compte plus que celle de Verdun où ils étaient peu présents. Si la presse nationale n’a guère relevé cette absence préjudiciable, la presse locale a, elle, souligné ce pas de clerc, d’autant plus étonnant que Macron, né à Amiens, était en quelque sorte le régional de l’étape. On l’a connu plus prompt à parader au Touquet où il possède une villa, sous la protection de son ami Alexandre Benalla. Pour sa défense, l’Élysée invoque la précédente rencontre avec Theresa May à Brégançon, comme si le symbole de la présence présidentielle aux cérémonies était nul et non avenu.

Pour quelqu’un qui se targue de verrouiller sa communication dans les moindres détails, avouez que cela fait désordre. À croire que l’avion présidentiel, qui marchait fort bien en juin dernier pour transporter Emmanuel Macron de La Roche-sur-Yon à Rochefort, après une escale à Montpellier, et avant un retour à Paris, était subitement tombé en panne. Un Falcon qui connaît déjà le chemin, puisqu’il avait permis au président d’aller voter aux élections législatives au Touquet en juin 2017. Cette fois, la raison d’État commandait à Macron de se montrer sur son lieu de vacances, d’aller serrer des louches de touristes, de plaisanter, d’être sympa et détendu pour démontrer que la tempête dans le verre d’eau était terminée. La manœuvre est maladroite et cousue de fil blanc. S’il était au casino du Touquet, le croupier annoncerait : « rien ne va plus, impair, passe et manque ! » à ce faux jeton.

Commentaires  

#2 poucette 09-08-2018 12:38
vous êtes bien exigeant avec ce pauvre président qui a tant voyagé ces derniers temps.et s'il faut qu' en plus il se rappelle de ce qui s'est passé il y a100 ans:......on est moderne tout de même
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#1 jacotte 86 09-08-2018 11:54
pourvu qu'il fasse encore beaucoup de faux pas comme celui là, cela finira bien par lui retomber sur le nez
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