Je ne peux pas, j’ai piscine !
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le samedi 4 août 2018 10:35
- Écrit par Claude Séné
Voilà ce qu’Emmanuel Macron aurait pu répondre à la demande de rencontre de Theresa May pour discuter des conditions de sortie du Royaume uni de l’Union européenne. Car, oui, enfin, la fameuse piscine dont la construction a fait couler tellement d’encre est opérationnelle dans le fort de Brégançon. À mon avis, les négociations ont peu de chances de se dérouler au bord de l’eau, et il est peu probable que le président français invite son interlocutrice à faire trempette entre deux entretiens plus ou moins musclés pour faire retomber la pression.
Il ne faut pas non plus escompter assister au remake du film de Jacques Deray en 1969, avec Emmanuel Macron dans le rôle tenu par Alain Delon, Brigitte Macron succédant à Romy Schneider, et Theresa May à Jane Birkin dans le rôle de la tentatrice ambigüe. Je crains qu’ils aient passé l’âge, même si le président français a montré de réelles dispositions pour jouer la comédie aux Français et les mener en bateau. Soit dit en passant, je suis persuadé que la réelle motivation de cette lubie présidentielle de posséder une piscine dans sa résidence d’été, est à imputer à la femme du chef de l’état, peu réjouie par l’idée d’apparaître dans les tabloïds en maillot de bain, comme a pu le faire un temps Carla Bruni, au risque d’exposer un corps qui correspond à son âge. Ce en quoi elle a probablement raison. Personnellement, j’y survivrai, comme Gloria Gaynor après la deuxième étoile des bleus de l’équipe de France de football. Cette piscine coûtera finalement un prix relativement modeste de 34 000 euros, rapporté au train de vie du chef de l’état. Reste à savoir ce qu’en penseront les Français comme vous et moi dont le budget vacances est évidemment très loin d’atteindre ces sommes.
Ces vacances présidentielles devraient apparaître comme studieuses pour ne pas accréditer l’idée que le président a besoin de souffler après une séquence où la majorité a pour la première fois été ballotée par l’affaire Benalla, et où le pouvoir a été contraint de reculer sur le calendrier parlementaire. La piscine, déjà l’objet de polémiques antérieurement, symbolise la détente et le repos, ainsi qu’une certaine idée du luxe, même s’il se démocratise. La rencontre avec Theresa May vient à point nommé, même s’il ne devait rien en ressortir, pour démontrer que les deux responsables en question sont des bourreaux de travail faisant passer l’intérêt supérieur de la nation avant leurs propres vacances. Et ça, c’est tout bénef !