Faut-il pleurer ?
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 20 juillet 2018 09:51
- Écrit par Claude Séné
Faut-il en rire ? Un « conseiller spécial du président de la République » pris en flagrant délit d’actes de violence pendant les manifestations du premier mai. Circonstances aggravantes, ce monsieur se faisant passer pour un policier, qu’il n’est pas, en arborant indûment un brassard. La scène ayant été filmée, il existe une vidéo accablante qui ne laisse aucun doute sur l’identité de cette personne ni sur les faits inexcusables auxquels s’est livré cet individu. Et un silence inconcevable de l’Élysée, qui laisse croire à une indifférence coupable, et qui pourrait coûter très cher à Emmanuel Macron.
On ne sait trop par où commencer. Cet homme peut-être. Un gros bras, apparemment, qui semble avoir été promu du rôle d’exécutant à celui de stratège et organisateur de la sécurité présidentielle. Un mercenaire qui s’est mis au service du pouvoir sans préférence idéologique, et qui ne semble pas dédaigner faire le coup de poing lui-même, juste pour le plaisir. Et c’est ce genre de coco que ne désavoue pas le président en personne, comme au bon vieux temps du Service d’Action Civique, le SAC, exécuteur des basses œuvres du gaullisme, auteur des vilains coups officieux que ne pouvait et ne voulait pas assumer le pouvoir. On apprend cependant que le sieur Alexandre Benalla a été mis à pied pour deux semaines et que ce serait « une sanction très sévère », dernier avertissement avant un licenciement ! Non, mais, je rêve ? On se croirait dans le sketch de Coluche : « on n’a pas le droit aux marques de coups, on peut choper un avertissement, et au bout de 30 avertissements, un blâme ». Alors d’un autre côté, on a les syndicats de police qui râlent parce qu’un civil veut leur piquer leur boulot. C’est vrai, quoi, ce manifestant, je l’avais vu le premier, j’y avais droit. Jusqu’au ministre de l’Intérieur qui s’emmêle les pinceaux, pour changer, et qui annonce une enquête de l’IGPN, la police des polices, sur quelqu’un qui n’est même pas dans la police.
Les réactions des politiques ne sont pas forcément non plus très adaptées. Le reproche principal que l’on entend c’est que le comportement du conseiller est inadmissible, parce qu’il sort de son rôle, et que cela va jusqu’à mettre en péril la démocratie. Attendez ! Ces coups sur des manifestants déjà au sol et incapables de se défendre sont inexcusables, quelle que soit la « qualité » de celui qui les assène avec la plus grande violence ! Ces faits relèvent de la justice pénale et quiconque ne les dénoncerait pas s’en rendrait complice, fut-il chef de l’état. À bon entendeur…