Ami ou ennemi ?
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 17 juillet 2018 09:54
- Écrit par Claude Séné
Pour comprendre la psychologie du dirigeant le plus puissant et le plus influent de la planète, il n’est pas nécessaire d’avoir fait de longues études. Dans l’esprit de Donald Trump le monde semble se diviser en seulement deux catégories : les gentils, les Américains, du moins ceux qui sont de son côté, et les méchants, en gros tous les autres. C’est ainsi que, à l’intérieur du camp des « bons », il faut distinguer les Républicains, qui sont vraiment du bon côté, et les Démocrates, qui n’ont rien fait que de passer des accords désastreux et mener le pays à sa ruine.
Pour être plus précis, même chez les Républicains, il y a ceux qui font un travail magnifique, comprenez ceux qui sont d’accord avec lui, et les autres, qui l’ont déçu, et ont été virés par fournées entières. Les observateurs remarquent que les contradicteurs éventuels sont devenus une denrée rare dans l’entourage du président qui peut ainsi s’auto congratuler sur ses réussites diplomatiques et intérieures sans contestation. Si l’on regarde bien, tout ce qui a précédé Son Altesse géniale est bon à jeter aux chiens et ce sont ses seules décisions qui permettront de tirer le pays de l’ornière où il est enlisé. En résumé, c’est Donald Superstar contre le reste du monde.
Toutefois, même un superhéros tel que Donald Trump est conscient qu’il lui faut trouver des alliés pour mener à bien sa politique géniale. Et c’est là qu’il nous surprend. Autant il est prêt à dérouler le tapis rouge et à faire des courbettes à un chefaillon mégalomane qui se vante de détenir l’arme nucléaire et le menace de déclencher une guerre jusque sur le sol américain, typiquement un ennemi déclaré, autant il multiplie les affronts et les rebuffades envers les pays dont il est supposé être un partenaire et même un allié. Après les sommets du G7 et de l’OTAN où l’unité de façade a été tant bien que mal respectée, il est allé faire allégeance à son adversaire naturel, le nouveau tsar de Russie, lui apportant sur un plateau la reconnaissance internationale dont il rêve pour se maintenir indéfiniment au pouvoir. Et le voilà qui dénonce dans le même temps ceux qu’il considère comme ses ennemis. La communauté européenne y figure en bonne place pour avoir eu l’outrecuidance de ne pas accepter les sanctions économiques des États-Unis sans répliquer. De même, la Chine est désignée comme ennemi économique, car sa puissance croissante fait de l’ombre au dirigeant américain. Curieusement, Wladimir Poutine trouve grâce à ses yeux, il ne lui en veut pas d’avoir espionné le camp démocrate pendant la campagne et d’avoir cherché à influencer le vote. Au point que l’on se demande si la Russie ne détient pas un atout dans sa manche qui incline Trump à une grande compréhension.