Nomadisme
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le samedi 25 novembre 2017 10:27
- Écrit par Claude Séné
Je dois faire amende honorable. Je suis parmi les premiers à avoir faite mienne la formule de « président des riches » accolée au chef de l’état. J’ai critiqué ses projets de réforme du droit du travail organisant et renforçant la précarité. J’ai dénoncé son libéralisme qui laisse sur le bord du chemin les plus faibles et les plus démunis, et je ne renie rien de tout cela. Cependant, le récent remaniement ministériel démontre qu’Emmanuel Macron est capable de générosité envers une catégorie méconnue de la population : les nomades politiques.
Il vient en effet de nommer au gouvernement en qualité de Secrétaire d’État à la fonction publique un politique SPF, sans-parti fixe, en la personne d’Olivier Dussopt. Quèsaco ? me demanderez-vous avec l’à-propos qui vous caractérise ! Comment ? Vous ne connaissez pas ce membre éminent de l’intelligentsia ? Il n’a pourtant pas ménagé sa peine, en accumulant les travaux précaires au sein de sa formation au service des têtes d’affiche. Car Olivier Dussopt est un homme de conviction, que dis-je, de convictions au pluriel. Il a d’abord été proche de Benoît Hamon avant de soutenir Marylise Le Branchu. Il sera ensuite porte-parole de Martine Aubry et rejoindra François Hollande après les primaires de 2011. En 2016, il mise sur le mauvais cheval en étant porte-parole de Manuel Valls. À nouveau orphelin, il erre sur les bancs de l’Assemblée nationale avant d’être recueilli par la République en marche et d’être répudié par son ancienne famille socialiste. Macron n’est pas rancunier. Il adopte une brebis égarée qui ne sait plus où est son troupeau et à peine où il habite. Un malheureux déboussolé au point de s’abstenir au moment du vote de confiance envers le gouvernement et de voter contre le projet de budget qu’il va maintenant mettre en œuvre et soutenir au nom de la solidarité gouvernementale.
D’aucuns pourraient le taxer d’opportunisme. Ce que Hollande lui a refusé à deux reprises, Macron le lui sert sur un plateau. Avouez que c’est tentant. Ce serait faire un peu vite litière d’un de ses combats. Olivier Dussopt est membre depuis 2015 de la Commission nationale consultative des gens du voyage. Ça ne s’invente pas. On ne peut quand même pas reprocher à ce sympathique nomade de vouloir poser ses valises et se sédentariser, même s’il faut pour cela abandonner sa famille. Je n’ai aucun doute sur sa fidélité à l’égard du président de la République tant que celui-ci aura le vent en poupe. Olivier Dussopt a toujours appliqué loyalement les consignes de son ancien parti, en votant contre la loi travail et la loi de financement de la sécurité sociale cette année encore. Il saura serrer la vis des fonctionnaires pour plaire à son nouveau patron dont il disait jusqu’ici pis que pendre.
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