La possibilité d’une île
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 27 octobre 2017 10:39
- Écrit par Claude Séné
On se souvient de la bourde de celui qui n’était encore que candidat à l’élection présidentielle en mars 2017 et qui avait réagi depuis La Réunion aux mouvements sociaux qui affectaient alors la Guyane. Il avait critiqué ceux qui « bloquaient les pistes de l’aéroport et le fonctionnement de l’île », faisant preuve d’une méconnaissance remarquable de ce département ultramarin. La fronde et le mécontentement populaire avaient conduit le gouvernement de l’époque à prendre des engagements pour répondre aux aspirations légitimes de la population. Emmanuel Macron était donc très attendu pour sa visite officielle qui démarrait hier.
Je dirais même qu’il était attendu au tournant après une nouvelle maladresse de son administration qui avait diffusé des recommandations témoignant du manque de considération de la métropole vis-à-vis de ses départements d’outre-mer. Il était stipulé que l’eau du robinet était déconseillée, ainsi que la baignade. Suivait toute une liste de risques sanitaires laissant à penser que la Guyane était une région extrêmement dangereuse et totalement sous-développée. Ce mépris des populations aurait pu n’être qu’anecdotique si le chef de l’état en personne n’avait accrédité cette idée en déclarant d’emblée qu’il ne fallait pas compter sur lui pour jouer le père Noël faisant des promesses qu’il ne pourrait pas tenir. Je ne vois pas ce qu’il aurait pu dire de plus insultant envers les Français de Guyane, qui sont pourtant des citoyens à part entière et qui ont le sentiment d’être considérés comme des administrés de seconde zone. Laisser entendre que les Guyanais sont des enfants qui croient encore au père Noël équivaut à distribuer de la verroterie à des populations indigènes comme au bon vieux temps des colonies. Ce n’est pas digne d’un président de tous les Français ou qui se revendique comme tel.
Ce que les Guyanais veulent, c’est que la France tienne ses engagements, et ils l’ont fait savoir au président, qui n’avait pas le temps de les recevoir sur-le-champ, trop occupé à faire son autopromotion. La parole de l’état a été donnée par le précédent gouvernement et l’on attend d’Emmanuel Macron qu’il l’honore. Plus de 6 mois après les accords, les Guyanais attendent toujours le déblocage des crédits décidés alors pour faire décoller la Guyane, comme le demandaient les manifestants. À moins que le président jupitérien n’ait décidé de faire de son erreur une vérité, en faisant de la Guyane une île. Il suffirait de quelques explosifs bien placés sur le cours du Maroni et de l’Oyapock pour détacher cette parcelle de l’Amazonie du reste du continent. Et alors, finis les conflits frontaliers avec les contrebandiers et les orpailleurs, ainsi que les trafics en tous genres et l’insécurité. Ne me remerciez pas, j’essaie juste d’aider.
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