En stage

Un stage c’est une mise en situation temporaire en milieu professionnel d’un étudiant.

Il a pour objectif de faire acquérir des compétences professionnelles liées à un projet de formation, à partir de missions confiées conformes au projet pédagogique de l’établissement d’accueil.

Certains diplômes, pour être délivrés, exigent un stage validé dans cette situation dans le monde du travail.

C’est une expérience supposée être bénéfique, car complémentaire de la formation universitaire, dans la rencontre du travail d’équipe, de la régularité des horaires, de la réalité du monde du travail… une réalité qui pouvait parfois devenir douloureuse quand elle était entre les mains des employeurs peu scrupuleux, faisant fonctionner leur entreprise avec « un pool » de stagiaires en renouvellement perpétuel !

Il existait aussi le risque d’être une main-d’œuvre bon marché, exploitée au niveau des horaires de présence par exemple, ou exécutant des tâches en dehors du cadre de leur formation supposée, comme passer l’aspirateur ou promener le chien !

C’est pourquoi depuis 2005 avec la loi sur l’égalité, complétée en 2008, le Code du travail s’est enrichi de dispositions destinées à protéger les stagiaires en définissant un cadre rigoureux :

Élaboration d’une convention de stage, qui doit être tripartite, établissement, entreprise et intéressé. Notifiant clairement la durée du stage, le type de mission, les avantages, la protection sociale, les assurances pour accident, l’obligation et le montant de la gratification…

En 2010, interdictions d’accepter des stagiaires hors cursus, en 2013, l’obligation de rémunération étendue à la fonction publique territoriale.

En 2011, une loi définit la durée maximum de six mois de stage interrompu par deux mois, avant une reprise d’un autre stagiaire.

En 2014, un quota de stagiaires est précisé, 15 % du nombre d’employés pour les grandes entreprises et pas plus de trois stagiaires pour les entreprises de 20 salariés.

Un stage peut changer une trajectoire professionnelle pour le meilleur comme pour le pire, car même avec cet encadrement légal, il existe des situations insupportables pour les stagiaires, qui se plaignent quand ils en ont le courage, de remarques sexistes, racistes, exécutant des tâches inadéquates avec leur niveau d’études, dépassant les 35 heures, maximums obligatoires, ou bien totalement désœuvrés…

La libération de leur parole est difficile, par peur de se faire « griller » dans leur domaine professionnel, dans l’angoisse de faire valider leur stage, dans l’envie d’avoir un bon CV… ils ont recours aux réseaux sociaux pour témoigner de leur souffrance, par exemple sur Instagram, « balance ton stage ».

Un collectif « génération précaire » peut leur venir en aide en les conseillant sur les démarches possibles pour sortir d’une situation traumatisante, recours à l’URSSAF si le stage est un emploi déguisé, aux prud’hommes… et s’inspirer de leur publication « sois stage et tais-toi ».

Tout le monde ne peut pas être stagiaire chez Décathlon, qui a prévu pour ses 24 000 stagiaires, une formation de tuteur ayant pour obligation de leur faire acquérir des compétences, de leur confier des responsabilités… 30 % des stages sont transformés en emplois pérennes… justifiant que la France soit considérée comme le pays le plus protecteur au monde pour les stagiaires !!!!

Paradoxe, de plus en plus d’entreprises sont en peine de trouver des stagiaires, et de plus en plus de stagiaires cherchent le stage idéal, car les jeunes d’aujourd’hui veulent trouver du sens dans leur travail.

L’invitée du dimanche