
Pan sur le bec !
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 11 mars 2025 10:39
- Écrit par Claude Séné

C’était une rubrique du Canard enchaîné, dont j’ignore si elle existe toujours, qui était consacrée à l’autocritique du journal quand il lui arrivait de se tromper ou de publier une information insuffisamment vérifiée. Aujourd’hui, c’est l’émission « Quotidien », qui dénonce souvent et avec à-propos des erreurs prêtant à sourire ou à se moquer de personnages publics et puissants, qui devrait procéder à un examen de conscience. Depuis que François Bayrou a réussi à réaliser son rêve d’enfant en devenant Premier ministre, il a souvent été la cible de moqueries en raison de sa tendance naturelle à tirer la couverture à lui ainsi que sa propension à oublier totalement ses prises de position passées.
Il intervenait récemment dans un colloque portant sur la place des femmes dans le domaine de la science, et il commençait son propos en s’excusant presque de ne pas être une femme ni un scientifique. Une affirmation qui allait se vérifier, non pas sur la question du genre, sur lequel nous ne nous attarderons pas, mais sur l’éloignement patent de François Bayrou d’une connaissance scientifique élémentaire faisant partie de la culture générale. Après un début laborieux, le Premier ministre tente de nous intéresser à une supposée passion de jeunesse pour l’astrophysique. Il s’est interrogé, enfant, sur le nombre d’étoiles comme le soleil qui existent dans le « système solaire », et il répond à sa propre question, en indiquant que, s’il ne se trompe pas, il y en aurait entre deux et 400 milliards, alors que la bonne réponse est beaucoup plus simple, puisqu’il n’y a qu’une étoile, le soleil, dans le système solaire, comme son nom l’indique.
Visiblement, la langue de Bayrou a fourché, et les auteurs du reportage de Quotidien ont omis de le faire remarquer, se concentrant uniquement sur les similitudes entre le discours de vendredi et une précédente intervention en février dernier qu’il a tenté maladroitement de recycler. On ne va pas reprocher à un homme politique de faire écrire ses discours par « une plume », surtout quand le sujet échappe très largement à ses compétences. Et l’on sait que François Bayrou est surtout calé sur Henri IV, mais beaucoup moins sur la matière scientifique. En paraphrasant Molière, on se demande ce qu’il est allé faire dans cette galère, et s’il s’est cru obligé de faire acte de présence pour démontrer je ne sais quelle solidarité avec les femmes qui n’ont nul besoin de sa caution, il aurait au moins pu réviser pour ne pas sortir d’âneries démontrant le capharnaüm qu’il doit avoir dans la tête sur un sujet qu’il ne maîtrise absolument pas, confondant allègrement galaxies, système solaire, univers. À croire qu’il manque d’occupation dans le poste de Premier ministre.