L’article de la mort…

… de la démocratie. Bon, j’exagère un peu. L’article 49 de la Constitution, qui permet, grâce à son alinéa 3, de faire adopter sans vote un texte de loi, ne suffit pas à lui seul à assassiner le fonctionnement démocratique de notre pays. De plus, il a été utilisé à de nombreuses reprises par des gouvernements de divers bords politiques, mais son évolution récente appelle à de nouvelles réflexions. En effet, si Élisabeth Borne a été amenée à engager la responsabilité de son gouvernement au nom de cette disposition constitutionnelle, ce n’est en aucun cas parce que les discussions des parlementaires sur le budget auraient été en voie d’enlisement.

Les charognards

L’assassinat dans des circonstances atroces de la petite Lola dans l’Est parisien a bouleversé l’opinion à juste titre. Alors que les premiers éléments de l’enquête commencent à peine à être connus, une partie de la classe politique s’est emparée de ce fait divers pour en faire un sujet de polémique et de propagande, au mépris de la douleur de la famille et des proches de la victime. Quand il s’agit de l’extrême droite incarnée par le rassemblement national de Marine Le Pen ou reconquête d’Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit vraiment une surprise. C’est plus étonnant de voir des personnalités de ce qu’il est convenu d’appeler la droite républicaine leur emboîter le pas ou même pratiquer la surenchère démagogique.

Iconoclastes

Je n’ai jamais été dans ma prime jeunesse ni par la suite, un admirateur inconditionnel de Tintin, un tintinophile, ou un tintinophage, comme certains députés, parce qu’il m’était difficile de m’identifier à un garçonnet en culotte de golf. Par contre, le personnage du capitaine Haddock me plaisait davantage en raison de son caractère colérique qui l’amenait à déverser des tombereaux d’insultes en cascade ou en brochettes, à la manière de « la ronde des jurons » chantée par tonton Georges. Dans la liste impressionnante recensée par l’ami Albert Algoud, outre l’incontournable bachi-bouzouk ou le crétin des Alpes, j’ai une affection particulière pour l’injure d’iconoclaste.

Un monde de brutes

Pendant longtemps, j’ai considéré que la province en général, et notamment l’ouest de la France, où je réside, était relativement épargnée par les violences, souvent qualifiées d’urbaines. En effet, mis à part quelques quartiers « chauds » dans les grandes villes, la délinquance restait circonscrite et pour ainsi dire, discrète. Les bandes rivales se livraient parfois à des expéditions punitives ou à des luttes pour le contrôle d’un quartier ou la défense de leurs territoires, mais dans l’ensemble il régnait une forme d’ordre, que l’on pourrait être amené à regretter. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Chaque jour voit se passer un fait-divers et même les centres-ville ne sont plus à l’abri.