Restitution

C’est le dernier vocable à la mode chez nos dirigeants. Après le « grand débat », voici venu le temps, non pas des rires et des chants comme dans l’ile aux enfants, mais de la restitution. C’est le premier ministre qui s’y collera lundi prochain au Grand Palais. Je ne sais pas ce qui a pu se passer dans la tête du communiquant élyséen au moment de la séance de créativité qui a abouti à cette trouvaille, mais il serait urgent que le sommet de l’état se dote d’un outil puissant et somme toute assez peu onéreux, un dictionnaire.

Égalité

Une bien belle notion en effet, dont on pourrait penser qu’elle constitue l’idéal de notre société, puisqu’elle figure au fronton de nos édifices publics. Force est pourtant de constater qu’au fur et à mesure que les économies mondiales progressent en volume global, ce sont les inégalités de revenu qui s’accroissent et non l’inverse. C’est l’objet d’un rapport annuel sur les inégalités, réalisé en France, et d’une étude portant sur la période de 1980 à nos jours en Europe. Le constat global est celui d’une augmentation des inégalités, que ce soit avant ou après impôt.

Le contexte

« Mes propos ont été sortis de leur contexte ! » Ah ! le contexte ! le rempart ultime quand nier ne sert plus à rien, que des preuves d’évidence circulent et que l’on est bien obligé de reconnaître qu’on a vraiment dit ce qu’on n’aurait jamais dû énoncer. Situation embarrassante s’il en est pour quelqu’un qui non seulement peut être amené à s’exprimer en son nom propre, mais est chargé de porter la parole de tout un groupe, en l’occurrence, rien de moins que le gouvernement d’un pays, la France, excusez du peu.

Les poupées algériennes

Vous connaissez les poupées russes. On ouvre la plus grande, qui contient une autre poupée un peu plus petite, qui contient encore une poupée, et ainsi de suite. C’est un peu l’impression que donne l’Algérie depuis quelques semaines. Les manifestations pacifiques qui se déroulent dans le pays ont contraint le pouvoir à faire des concessions successives. C’est d’abord le renoncement du président Bouteflika à briguer un 5e mandat, puis l’ajournement sine die des élections présidentielles, suivi de l’annonce d’une démission prochaine du président, et enfin cette démission effective, entraînant un processus de nouvelles élections sous 3 mois.