Le sniper

L’image a fait le tour des rédactions. On y voit Éric Zemmour pointer un fusil d’assaut en direction des journalistes au cours de sa visite au Milipol, le salon de l’armement, avec un grand sourire, estampillé « je blague, évidemment ». La plupart des journaux et des chaînes d’information continue étaient partagés sur l’intérêt de donner un écho à cette nouvelle provocation du probable candidat, quand Marlène Schiappa a cru de son devoir de répondre à cette imbécilité par une autre en feignant de prendre ce geste au premier degré.

Le casse-tête du carburant

Voilà une difficulté dont le gouvernement se serait bien passé : après l’augmentation vertigineuse des coûts du gaz et de l’électricité qui pèsent sur les ménages, les prix des carburants sont en train de battre des records. La faute à une reprise économique mondiale qui entraîne mécaniquement une demande plus forte, tandis que les pays producteurs, qui ont dû se serrer (un peu) la ceinture depuis quelque temps, préfèrent limiter la production pour soutenir les cours. Chat échaudé craignant l’eau froide, surtout en période préélectorale, le président veut à tout prix éviter de relancer une contestation du type « gilet jaune ».

Le mot le plus long

Vous le connaissez sans doute, avec ses 25 lettres, le mot le plus long de la langue française, c’est « anticonstitutionnellement », même si récemment le record que l’on m’a toujours appris aurait été battu par le vocable « intergouvernementalisations » avec 27 lettres, mais dont vous avouerez qu’il est d’un usage encore moins répandu que le précédent. Et je ne vous parle même pas de ce néologisme forgé sur mesure pour nommer le phénomène en même temps que l’illustrer : l’« hippopotomonstrosesquippedaliophobie », ou la peur des mots trop longs.

Fusibles

Si j’ai pu donner l’impression dans une chronique précédente que les préfets portaient seuls la responsabilité des erreurs de gestion, voire des crimes auxquels leur nom a pu être associé, tel que Maurice Papon, aussi bien pendant l’occupation que sous la 5e république, je voudrais préciser qu’il n’en est rien. Le communiqué de l’Élysée au sujet des massacres d’Algériens du 17 octobre 1961 à Paris, entretient à ce sujet une ambiguïté volontaire dont Emmanuel Macron est coutumier. Il fait porter la culpabilité uniquement sur le préfet de l’époque, en occultant toute la chaîne hiérarchique.