Au bon beurre

Les ralliements à Emmanuel Macron se succèdent selon un planning apparemment préparé, savamment étudié pour ne pas donner l’impression de provenir exclusivement de la droite ou de la gauche, ce qui ruinerait la stratégie visant à ratisser le plus large possible. Après avoir accueilli d’anciennes « gloires » issues des rangs de la droite, comme Dominique Perben, ancien garde des Sceaux, ou Alain Madelin, qualifiés immédiatement de « has been » par leurs anciens amis, la maison En marche a fait une bonne place à des ministres issus du gouvernement, officiellement de gauche.

Pour Barbara Pompili, écologiste dissidente d’EELV, à part le fait que l’on cherche à la loupe les orientations environnementales du candidat Macron, elle n’est pas tenue par les résultats d’une primaire dans laquelle je crois qu’elle n’avait pas pris parti. En revanche, cela fait quand même désordre que des socialistes supposés bon teint comme Thierry Braillard ou Jean-Yves Le Drian ne fassent même pas semblant de soutenir le candidat de leur parti, Benoît Hamon. Bien qu’Emmanuel Macron ait clamé haut et fort que le soutien ou le ralliement à sa personne ou à son mouvement n’entraînait pas automatiquement poste ministériel ou investiture aux législatives, on ne peut pas s’empêcher de penser que les motivations de tous ces amis de fraiche date ne sont pas totalement désintéressées. Avoir des convictions n’a jamais empêché qui que ce soit de servir ses propres intérêts en sus de l’intérêt général.

Cependant, on a bien l’impression que ces travailleurs de la 25e heure sont persuadés qu’il n’y en aura pas pour tout le monde et que les premiers arrivés seront les premiers et les mieux servis. Il y aurait comme un fumet de bonne soupe qui les attire irrésistiblement que je n’en serais pas autrement surpris. Bien sûr, il y a une part de risque, au cas où le poulain décevrait les espoirs placés en lui par tous ces parieurs. C’est peut-être la raison pour laquelle d’autres personnalités parmi lesquelles on peut ranger Manuel Valls, ont préféré prendre date et attendre les résultats du premier tour avant de se déterminer plus franchement. Ils pourront alors se draper dans l’étendard de l’antifascisme pour défendre officiellement leur candidat, contre l’épouvantail Marine Le Pen. Tous ces calculs qui permettent de savoir de quel côté la tartine risque d’être beurrée pourraient bien se heurter à une autre réalité, c’est que l’élection présidentielle de 2017, comme les précédentes se déroulera sur 4 tours, et que les législatives pourraient, cette fois, défaire ce que les présidentielles auront produit. L’hypothèse d’une forme de cohabitation dès le début du quinquennat ne peut être totalement exclue. Et quand la tartine tombe par terre, c’est inexorablement sur le côté beurré.

Commentaires  

#1 Louisette Guibert 24-03-2017 11:54
Le seul vote utile, c'est Méluche...
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