Et vive les mariés !

Il y a déjà quatre ans, je m’interrogeais sur cette institution du mariage revendiquée par les couples homosexuels.

Il me semblait en effet un peu dépassé de s’accrocher à cet acte solennel, à une époque où le PACS permettait déjà la reconnaissance des couples non mariés, hétéro ou homo, leur donnant les mêmes prérogatives que pour une union officialisée par un acte d’État civil. Aujourd’hui, je me demande encore ce qui pousse deux individus qui s’aiment à vouloir convoler en justes noces en passant devant Monsieur le Maire, puis éventuellement devant un prêtre.

Le mariage existe depuis la nuit des temps avec des formes et des obligations diverses. Dans l’Antiquité, les filles nubiles étaient vendues si l’acheteur promettait le mariage. Le judaïsme exigeait des fiançailles concertées par le prétendant et le père pour les fillettes de moins de 12 ans et demi. Le mari s’engageait à nourrir, vêtir, « et honorer » sa femme, il n’y avait pas grande différence avec une esclave, la loi juive autorisait la polygamie.

En Grèce, la fiancée qui portait un voile orange n’était pas mieux considérée, elle restait sous l’autorité du père puis du mari. À Rome, les fiançailles étaient une occasion de banquet, l’union était réglée par une convention entre les deux familles. La dominante était que la femme était traitée comme une marchandise !

 Le christianisme a influencé le mariage, qui doit assurer la descendance, il est ajouté aux autres sacrements, il institue la publication de bans pour éviter les mariages clandestins, et il exige le consentement des époux. En France, en 1792, une loi autorise le mariage civil enregistré en mairie, prioritaire au mariage religieux, elle autorise le divorce. Aux États-Unis, pour des raisons idéologiques, il est resté interdit entre deux races différentes dans 30 états au moins, jusqu’en 1967.

Le mariage était souvent établi à des fins politiques, il fallait créer des liens entre lignées ou tribus, ou faire la paix entre deux royaumes, ou à des fins économiques, transferts de biens, succession, obtention d’une dot.

Il y a moins de 50 ans, on a connu les mariages « obligés » pour échapper au statut de « fille-mère » mise au ban de la société, aujourd’hui appelé et revendiqué par les intéressées comme mère célibataire, on ne jette plus l’opprobre sur les couples vivants en concubinage, ou homosexuels, des lois leur accordent fiscalement, juridiquement, socialement les mêmes droits et devoirs, alors, qu’est-ce qui pousse les candidats au mariage, souvent après plusieurs années de vie commune ?

Peut-être attendent-ils d’avoir financièrement les moyens de s’offrir cette célébration, car un mariage est une affaire commerciale qui coute cher. Peut-être est-ce pour prouver publiquement leur amour, ou pour officialiser un lien qui sera peut-être plus difficile à rompre… (Pourtant 44 % des mariages se terminent par un divorce) ou pour acquérir un statut social, obtenir de l’argent, légitimer des relations sexuelles… seuls les intéressés ont la réponse.

Je demande juste aux futures candidates au mariage, au lendemain de la journée des droits de la femme, de ne pas oublier, elles qui ont le choix, que le mariage forcé existe encore d’une façon très commune en Afrique, et que dans un nombre important de pays de l’Asie du Sud, du Moyen-Orient, continue le mariage précoce qui entraîne le refus d’éducation et la maltraitance pour les fillettes.

Et si après cela le cœur leur en dit encore, que la fête commence !!!

L’invitée du dimanche

Commentaires  

#1 Claude 12-03-2017 10:41
Ou alors, suivez le conseil de Boris Vian dans une chanson de 1964:"ne vous mariez pas, les filles" où il décrivait le tableau peu alléchant de la cohabitation avec un homme hirsute et ridicule, coureur ou violent, mufle et pingre par dessus le marché!
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