Je peux, tu pourras, nous pourrions...

Petite conjugaison d’un verbe qui ouvre le pouvoir ! Le pouvoir (rares sont ceux qui n’en ont jamais exercé au moins une parcelle), cette possibilité de faire triompher sa volonté contre des résistances éventuelles, d’agir pour un autre dont on a reçu mandat, de prendre des décisions légitimes ou légales au sein d’un groupe.

Il est convoité par plus d’un dans la sphère sociale, politique, économique. En politique, il s’agit de le conquérir, en démocratie par voie légale, ou par force s’il le faut en régime totalitaire. Qui le détient peut exercer son ascendant, son emprise, sa domination sur une population, il peut imposer, exécuter des décisions, avec un arsenal d’outils institutionnels inscrits dans la constitution. Dans les démocraties dont l’étymologie veut dire exactement « pouvoir du peuple », on a séparé les pouvoirs, ça s’appelait législatif, exécutif et judiciaire afin d’assurer par leur indépendance la plus grande équité possible aux citoyens. Cette indépendance permet le jeu des contre-pouvoirs, afin d’éviter, entre autres, l’abus de pouvoir. En cas de nécessité grave, on peut donner les pleins pouvoirs à un gouvernement, pour une période donnée dans un domaine déterminé : Hitler a été pourvu des pleins pouvoirs en mars 1933, Pétain, en juillet 1940, de Gaulle, en 1958, d’où sortira la Ve République…

Le pouvoir s’analyse en termes de relations de domination, d’influence, d’autorité, le plus souvent en rapport de force, entre gouvernants et gouvernés et entre groupes sociaux, il est partagé entre la finance, les organismes internationaux économiques, les groupes politiques… et les médias que l’on appelle à juste titre le quatrième pouvoir, qui jouent souvent le rôle de contre-pouvoir, par ses révélations, l’actualité ne me démentira pas…

Il ne faudrait pas confondre puissance et pouvoir, celui qui se sert du pouvoir pour favoriser les uns, défavoriser les autres, se conduit comme un despote, il se met hors de l’État de droit, confondant décret particulier et loi, Trump en est une illustration vivante, en principe il court à sa perte dans une course au prestige, grâce à la mobilisation du peuple découvrant à son tour son pouvoir de résistance et de désobéissance comme la Roumanie en ce moment !

Dans une démocratie, tout pouvoir légitime constitue une autorité, un principe d’ordre consenti, s’appuyant sur la liberté de choix comme sur celle de l’obéissance. Il se présente comme une exigence quasi vitale au sein de toute société la préservant des risques externes ou internes provoqués par les luttes et tous les conflits.

Cependant, n’oublions jamais que : « Nous pouvons tous quelque chose, et le roi sourit du pouvoir du ministre, et le ministre du pouvoir du journaliste, et le journaliste du pouvoir de l’agent, et celui-ci, du pouvoir de la domestique, et celle-ci de la femme du samedi et le dimanche… nous entendons le prêtre nous dire que nous ne pouvons rien… nous prenons chacun notre place suivant notre pouvoir dans la société » Kierkegaard, 1847.

 Pour finir j’aimerais rappeler à tous ces affamés du pouvoir, qu’« au plus élevé trône du monde, nous ne sommes assis que sur notre cul » Montaigne.

L’invitée du dimanche

Commentaires  

#2 poucette 12-02-2017 11:56
pour dimanche prochain
,je te souffle, le thème à développer
celui des contre-pouvoirs.....nous en aurons grand besoin
à bientôt
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#1 Claude 12-02-2017 10:41
j'ajouterai cette autre citation de Lord Acton, dont c'est à ma connaissance le seul titre de gloire:"le pouvoir tend à corrompre, le pouvoir absolu corrompt absolument", un axiome maintes fois vérifié.
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